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« Cette crise inédite a validé notre modèle coopératif »

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Denis Chevalier

Rencontre avec Denis Chevalier, secrétaire général de UGD.

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Quelles leçons avez-vous tirées de cette crise sanitaire ?

Denis Chevalier : En réalité, la crise a plutôt validé notre modèle sachant que nous avons quasiment toujours pu répondre aux besoins de nos clients. Certaines bonnes habitudes ont même été prises durant cette période, il faut vraiment en ressortir du positif. Par exemple, des clients particuliers sont venus découvrir les points de vente de nos adhérents durant cette période compliquée et beaucoup continuent à les fréquenter. D’autre part, les systèmes de drive qui ont été mis en place peuvent parfois perdurer car certaines habitudes de fonctionnement ont été prises. J’aime à penser qu’une habitude c’est une ancienne nouveauté alors qu’une nouveauté c’est une future habitude.  

Comment cela a-t-il impacté le fonctionnement du groupement ?

D. C. : Globalement, cela a mis en avant de nouvelles solutions notamment au niveau des échanges. La vidéo-conférence s’est généralisée. Cette pratique perdurera pour les réunions “administratives” mais nous développerons encore davantage les rencontres entre nos adhérents quand les échanges y seront essentiels. Nous sommes à un carrefour où nous envisageons aujourd’hui, non pas le monde d’après, mais une association du meilleur des deux mondes.

Quelle a été l’actualité d’UGD durant cette année ?

D. C. : Nous avons continué à recruter avec l’arrivée de deux nouveaux adhérents en 2020 et parallèlement nous poursuivons la mise en place de notre grand projet digital. Nous montons clairement en puissance avec 98 % de nos documents qui sont dématérialisés. Maintenant nous avançons aussi sur la dématérialisation des commandes. Ces derniers mois nous avons beaucoup travaillé avec nos fournisseurs dans ce sens.

Avec notamment un contrat important avec l’un d’entre eux ?

D. C. : Oui, nous avons bâti en septembre 2020 un contrat de référencement inédit avec PPG. Il s’agit d’un contrat particulier qui touche à la fois le règlement centralisé des factures et la mise en avant des produits PPG sur nos tracts commerciaux. C’est un accord gagnant-gagnant avec le principal fournisseur de peinture d’UGD. Ce partenariat nous a, notamment, permis de développer significativement notre chiffre d’affaires.

Quel impact a eu pour vous, la forte tension sur les prix qui existe actuellement ?

D. C. : Comme durant la crise Covid, notre manière de fonctionner protège nos adhérents d’une mauvaise surprise. Nous jouons le rôle de tampon car nous payons les factures de nos adhérents aux fournisseurs et nous en garantissons le règlement, c’est un indéniable atout. Jusqu’à présent, nous n’avons pas réellement négocié les niveaux des hausses de prix car nous avons considéré qu’elles étaient sans doute justifiées. Nous avons, par contre négocié scrupuleusement les délais d’application afin que nos adhérents puissent organiser au mieux leur application. Nous faisons un suivi rigoureux de ces évolutions qui sont consultables en “temps réel” par nos adhérents sur un extranet dédié.

Avec également des problèmes d’approvisionnement ?

D. C. : Nous avons l’avantage d’être un groupement d’indépendants et notre fonctionnement nous a permis de renforcer encore un peu plus les liens avec nos partenaires fournisseurs durant la période de crise sanitaire.  Nous sommes constamment en lien avec eux pour informer nos adhérents de la disponibilité des produits. De même, il existe une grande solidarité entre les adhérents.

La situation n’est-telle pas frustrante alors que la demande est forte ?

D. C. : Ce qui est compliqué, en réalité, c’est de connaître une crise de l’offre qui est inédite alors que la demande est plus que jamais là. Il y a beaucoup d’interrogations sur la durée de cette crise, notamment pour le second semestre de cette année. De plus, il y a un vrai souci au niveau de l’aval avec une pénurie de main-d’œuvre qui ne permet pas de répondre pleinement à la demande, ce qui implique un allongement des délais de travaux. De ce fait, la hausse de la demande ne se voit pas forcément dans le niveau d’activité.

L’organisation de la reprise des déchets est aussi un sujet sensible ?

D. C. : Nous sommes impliqués sur cette question depuis un long moment en étant à l’origine de la démarche Rekupo. Nous avons réussi à mobiliser de nombreux adhérents dans cette démarche et l’objectif est vraiment qu’ils soient tous équipés de bacs permettant la récupération des déchets de peinture. C’est un sujet très important et la réglementation, avec notamment la prochaine REP Bâtiment, va faire bouger les lignes.

Quels sont les objectifs de la campagne de communication de la filière décoration lancée mi-mai ?

D. C. : C’est un gros projet qui nous intéresse fortement. À travers cette campagne “Les pros de la déco c’est nous”, nous ciblons les particuliers pour leur expliquer le fonctionnement de la filière. L’objectif est qu’ils comprennent que nous pouvons leur permettre de faire passer leur projet du rêve à la réalité grâce à des outils spécifiques, des conseils d’experts et des produits de qualité. Il est temps d’arrêter de croire que l’on peut tout faire soi-même. À chacun son métier et toute la filière doit faire des efforts pour mettre en avant le savoir-faire des professionnels.

Recueilli par F. Guidicelli

UGD -  Union Générale de Distribution

CA 2019 : 255 m€

CA 2020 : 258 m€

Nombre de points de vente : 139

Nombre de collaborateurs : 1 100

Enseignes adhérentes : Armen, Artipro Lenoble, Clair Logis, Cocktail Déco, Dalmau, Dehée Distribution, Delzongle Midi-Pyrénées, Décor Ouest Distribution (DOD), Falconnier, Innova Distribution, Laborier, Legrand Cerbonney, Éts Laplace, Maestria Distribution, Paille, Éts Pouteau, PPP Monod, Prodeco, Schuller, Séguret Décoration, Sofoli, UMS

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