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[JO de Paris 2024 & Livraisons] Des guides pratiques pour y voir plus clair

Stéphane Vigliandi
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JO de Paris 2024.

À moins de quatre mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’été, les contraintes et restrictions de circulation pour livrer dans la capitale et en région parisienne conduisent les entreprises à élaborer un plan de continuité de service. Elles vont devoir gérer de multiples paramètres et s’adapter. État des lieux.

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Voies réservées, périmètres de sécurité et horaires d’activation, dérogations aux interdictions de circulation des poids lourds… Le 29 janvier dernier, le ministère des Transports a donné le top départ de sa campagne de communication “L’important, c’est d’anticiper”. Mais l’été risque malgré tout d’être chaud pour livrer les marchandises dans Paris et aux abords des quarante-et-un sites olympiques.

D’autant que, durant les Jeux (du 26 juillet au 11 août pour les Jeux olympiques, et du 28 août au 8 septembre pour les Jeux paralympiques), la capitale s’apprête à accueillir près de quinze millions de visiteurs.

Ce qui devrait générer, selon l’Union TLF (l’organisation professionnelle représentant les acteurs de la chaîne transport et logistique), des flux d’approvisionnement entre 1,7 et 2,2 fois supérieur comparés à une période estivale classique.

Depuis plusieurs mois, les fédérations de la distribution Bâtiment notamment sont dans les starting-blocks pour accompagner les entreprises à s’adapter à ce bouleversement des plans de transport et des règles de circulation.

Un casse-tête logistique qui devrait sans doute monter en puissance d’ici à la cérémonie d’ouverture des Jeux, le 26 juillet, alors que les organisations professionnelles attendent encore des informations et certaines précisions de la part de la Préfecture de police de Paris.

Voies réservées : VROP et “vroum” au ralenti !

Pour les professionnels, la priorité est de s’organiser coûte que coûte en vue de maintenir une continuité de l’activité malgré toutes ces perturbations. À commencer par les 185 km de voies réservées dès le 15 juillet aux déplacements de l’ensemble des personnels impliqués dans l’organisation des JO – soit pas moins de 10 500 athlètes, environ 40 000 officiels et bénévoles, 20 000 agents de sécurité ou encore près de 15 000 militaires.

Ces voies réservées olympiques et paralympiques (VROP) concernent certains grands axes parisiens, de larges portions du périphérique, les autoroutes A1, A12, A13 et A4, ainsi que le boulevard circulaire dans le quartier de La Défense (Hauts-de-Seine).

La circulation des camions y sera interdite durant certaines périodes ou horaires d’activation que la Préfecture de police doit communiquer au cours du printemps. Ces VROP seront matérialisées par des panneaux de signalisation routière verticale et par un marquage au sol.

Dans son guide pratique diffusé la semaine dernière, la Confédération des grossistes de France (CGF) met en garde : « L’activation des VROP va mécaniquement entraîner des ralentissements de circulation qui seront plus intensifs pendant les Jeux paralympiques qui se tiendront concomitamment à la reprise de l’activité liée à la rentrée de septembre ».

Les JO 2024 concernent 15 sites de compétition pour les Jeux olympiques et 11 pour les Jeux paralympiques dans Paris intra-muros, ainsi que 12 sites en Île-de-France (Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-et-Marne et Seine-Saint-Denis). Ils se déroulent aussi dans 9 autres villes de métropole et d’outre-mer : Bordeaux, Châteauroux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Saint-Étienne et Teahupo'o (Tahiti).

La CGF invite d’ailleurs les entreprises à « anticiper et tenter de pallier les conséquences […] sur les flux d’approvisionnement de leurs sites logistiques franciliens » en trouvant de nouvelles modalités de livraison avec les clients. Une réorganisation qui, selon la confédération, pourrait bien engendrer « des surcoûts financiers ».

« Il va falloir former les livreurs, peut-être embaucher par exemple des rippeurs [chargés de la manutention des colis auprès des chauffeurs : Ndlr] pour acheminer les marchandises à l’aide de transpalettes sur les derniers kilomètres interdits aux véhicules lourds, éventuellement contracter avec des spécialistes de la livraison à vélo-cargo, réorganiser les plans de transport », explique à notre confrère Transport Info le directeur Environnement, Transport et Logistique de la CGF, Christian Rose.

Selon lui, « les voies réservées risquent d’engendrer des détours ou des itinéraires bis. Les transporteurs vont donc mettre plus de temps à livrer, vont devoir allonger les kilomètres parcourus et le temps de travail. Autant d’éléments qui vont impacter les coûts ».

Besoin d’être informé pour mieux anticiper l’organisation...

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Ville de Paris & JO 2024.
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Ville de Paris & JO 2024.

QR-codes et disques numériques pour livrer

Par ailleurs, quatorze autres périmètres de sécurité situés autour des sites sportifs et du Village olympique – basé, lui, à Saint-Denis (93) – resteront ponctuellement fermés aux chauffeurs-livreurs sans justificatif, deux heures trente avant le début des premières épreuves sportives et une heure après les dernières.

Dans ces périmètres dits “bleus”, les forces de l’ordre pourront exiger des conducteurs de présenter un ou plusieurs documents justificatifs : bon de livraison, bordereau de commande, attestation d’employeur, carte grise et pièce d’identité.

Les organisations professionnelles recommandent toutefois aux entreprises de se pré-identifier sur la plateforme LUJOP (Logistique urbaine durant les Jeux) qui sera activée à partir du 26 avril.

La démarche va permettre d’attribuer à chaque véhicule un QR-code numérique et imprimable pour l’apposer sur le pare-brise. « Il sera valable sur tous les périmètres bleus et pour toute la durée des JO de Paris », précise le guide de la CGF.

« Si les dérogations pour livrer dans les périmètres rouges entraînent des embouteillages et empêchent la circulation, nous refermerons les vannes. »
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris

Zones rouges et enquêtes administratives préalables

En revanche, dans les périmètres rouges, certaines livraisons autorisées autour des sites olympiques permanents nécessiteront un enregistrement préalable via la plateforme numérique Pass JOP. Là aussi, ces zones rouges s’activeront durant les heures de compétitions– deux heures trente avant le début des premières épreuves et une heure après les dernières.

Reste que le dispositif d’autorisation pour y circuler est beaucoup plus strict. Les entreprises devront déclarer les personnels roulants et les véhicules qu’elles auront sélectionnés. La préfecture de police mènera une enquête administrative sur chaque conducteur déclaré (prévoir un délai de traitement de quelques jours).

Les immatriculations de chaque véhicule déclaré seront également vérifiées. À la suite de quoi l’autorité délivrera, le cas échéant, à chaque personne et véhicule un QR-code distinct. Sans, toutefois, associer un véhicule à un conducteur en particulier.

Le 1er mars dernier, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a indiqué que le Pass JOP devrait être opérationnel courant avril. « Cette plateforme permettra aux demandeurs de dérogations d’obtenir une autorisation de circuler dans un périmètre rouge à la condition de fournir les justificatifs nécessaires », a-t-il déclaré. Avant de préciser que « si ces dérogations entraînent des embouteillages et empêchent la circulation, nous refermerons les vannes ».

Autant dire que les entreprises vont devoir affiner le pilotage de leur activité en amont et pendant les Jeux. Par exemple, en simulant des plans de tournées tenant compte des multiples restrictions de circulation, en envisageant de former des chauffeurs à la livraison nocturne ou encore en réservant à l’avance des aires de livraison.

Quoi qu’il en soit, ce se sera pas du tout du “business as usual” ! Les pouvoirs publics déconseillent même fortement de ne pas programmer de livraisons le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux sur les berges de la Seine.

La règle dites des “4 D” pour anticiper

Lancée le 29 janvier 2024 par le ministère des Transports à l’attention du grand public et des professionnels, la campagne de communication du TDM (Travel Demand Management*) met en exergue quatre principes pour organiser ses déplacements et ses activités durant les JO de Paris.

Il s’agit des 4 D, pour : diminuer ses flux, décaler ses horaires de déplacement, dévier son itinéraire et détourner le mode de transport (personnes ou marchandises).

Pour tenter de pallier les difficultés et restrictions de circulation autour des zones olympiques, plusieurs outils devraient être opérationnels entre fin avril et début juin dans le cadre du programme InTerLUD+ (Innovations territoriales et logistique urbaine durable+). À savoir : un simulateur d’impact afin d’optimiser les tournées de livraison et une appli mobile de réservation des aires de livraison (en phase de test).
* Gestion des autorisations de déplacement.

Les fédérations du négoce dans la course

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FDMC - JO de Paris 2024 & Livraisons.
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FND & JOP 2024.
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FFQ & JOP 2024.
Stéphane Vigliandi
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