[NégoceTOP 2023] « La boîte à outils sociale évolue pour séduire et fidéliser les talents »

Au global, la profession a clos l’exercice à +6 % en valeur avec une activité qui s’est stabilisée en fin d’année. Mais il s’agit d’une croissance en trompe-l’œil eu égard au contexte inflationniste. Les enseignes n’ont pu répercuter qu’une partie des hausses tarifaires et cet effet prix a induit en moyenne une perte de deux points de marge. Les produits métallurgiques et aciers dont les cours avaient flambé ont connu un dernier trimestre 2022 bien moins favorable. Durant toute l’année 2022, le Bâtiment a été mieux orienté que l’industrie.

Sous l’effet d’une inflation qui persiste dans nos métiers, le CA du premier trimestre 2023 a progressé de 2 %. La rénovation continue de porter encore les ventes. Au deuxième trimestre, le marché a connu un effet de yo-yo avec une légère progression en avril suivie d’un repli notable en mai − avec deux jours ouvrés de moins qu’en 2021. En juin, l’activité a été nettement plus compliquée même si le segment de la rénovation continue de tirer nos ventes. Selon notre baromètre, les négoces affichaient un CA à +4 % à fin mars sur 12 mois glissants. Mais nous avons désormais moins de visibilité sur le marché du Bâtiment. Les aciers et produits métallurgiques connaissent toujours une situation compliquée et ce depuis le quatrième trimestre 2022. Ce sont finalement les produits Quofi qui s’en sortent le mieux. Nous restons toutefois plus circonspects sur la seconde partie de l’année, voire pour 2024.

La profession s’adresse à plusieurs cibles clients et segments de marché et, pour certains, la clientèle est mixte (BtoB et BtoC). Ce qui nous permet de juguler les à-coups conjoncturels et explique en partie que les chiffres de ventes ne grimpent pas forcément très haut depuis quelques mois, mais la profession ne se heurte pas non plus à de fortes chutes.

Si notre filière se compose, entre autres, de spécialistes de l’industrie et des fournitures industrielles, le négoce quincaillerie a plusieurs cartes en main pour se diversifier ou se positionner sur certains métiers tels que ceux de l’eau.

Nous sommes cernés par les REP ! Concernant la REP PMCB, beaucoup de nos adhérents ont encore du mal à appréhender ce dossier, notamment les plus petits qui sont moins structurés. Une petite entreprise de moins de dix salariés peut se retrouver “metteur sur le marché” et devoir respecter les obligations en découlant. Si l’obligation de reprise ne concernera pas la majorité des entreprises adhérant à la FFQ eu égard à leur taille [moins de 4 000 m² de surface de vente], une réflexion devra être menée ne serait-ce qu’en termes d’avantage concurrentiel. Nous sommes aussi concernés par la REP ABJ (articles de bricolage et de jardin) en vigueur depuis janvier 2023. Actuellement, certains éco-organismes sollicitent des agréments pour ces deux REP − ce qui devrait faciliter la tâche des entreprises en réduisant le nombre d’interlocuteurs. S’y ajoutera prochainement la future REP des emballages industriels et commerciaux. Autant de dossiers suivis par la FFQ au sein de la Confédération du commerce de France (CGF) afin de rester proactive et de pouvoir accompagner ses adhérents sur ces sujets transverses.

Comme dans les autres secteurs du négoce Bâtiment, cette tendance lourde frappe aussi notre profession bien sûr. Nous faisons la promotion de nos métiers avec l’appui de notre OPCA Akto via le dispositif “Ici c’est ma place”. La FFQ a révisé à la hausse les salaires minimums conventionnels début 2023 et travaille à finaliser avec les partenaires sociaux de la branche un accord d’intéressement qui pourrait être utile aux entreprises de onze et cinquante salariés du fait des nouvelles dispositions sur le partage de la valeur. Nous réfléchirons aussi, sur demande des organisations syndicales des salariés (OSS), à la mise en place d’un PER au niveau de la branche. Enfin, la nouvelle convention collective entrera en vigueur prochainement : une seule convention collective pour une meilleure lisibilité au lieu des deux actuelles (cadres et non cadres). L’objectif est d’enrichir notre boîte à outils pour contribuer au recrutement et à la fidélisation des salariés de la branche.