NoviliaSun, des logements sociaux autonomes et accessibles

[Zepros Bâti] À Reims, le bailleur social Plurial Novilia lance un nouveau concept de bâtiment autonome en énergie, neutre en CO2, qui sera mis à la location pour un montant forfaitaire, fixe pendant 5 ans. Une préfiguration de ce que devrait amener la RE2020 : la production de logements responsables mais abordables.

C’est un tout nouveau modèle de logement que va proposer Plurial Novilia à Bétheny (métropole de Reims). « Un changement de paradigme qui répond aux enjeux de demain et anticipe les réglementations de 2050 ! », assure le spécialiste de l’autonomie énergétique Timo Leukefeld. Consulté pour la conception de « NoviliaSun », ces deux immeubles collectifs à haut niveau d’autonomie et source décarbonée, l’expert allemand assure qu’il s’agit là d’une vision du futur de l’habitat social européen. Outre l’aspect très performant des bâtiments, la principale nouveauté réside dans les services : « La location sera à prix ferme pendant 5 ou 6 ans, en tenant en compte les déplacements, ce qui est novateur ». Les occupants pourront donc compter sur un budget fixe, intégrant le logement, les charges et la mobilité, grâce à un service d’autopartage et de bornes de recharge.

Bruno Arcadipane, le président d’Action Logement (maison mère de Plurial Novilia) explique : « Le défi de l’habitat de demain, c’est d’être confortable, neutre en carbone et d’aller vers l’industrialisation de ce modèle ». Pour lui, le projet de Bétheny permettra de « générer-stocker-redistribuer » l’énergie et le pouvoir d’achat sera ainsi rendu aux locataires et aux citoyens. Sur cette nouvelle façon d’habiter et de concevoir le bâtiment, c’est l’architecte Geoffroy Corpelet, de l’agence Likken, qui répond : « La toiture, recouverte de panneaux solaires inclinés vers le sud, définira un nouvel espace partagé. Les parties communes deviendront un tiers-lieu, comme on le voit encore plus avec le confinement ». Le projet Novilia Sun couvrira la moitié de ses consommations avec le solaire, qui intègrera également un stockage sous forme de batterie pour gérer l’intermittence. Mais ce ne sera pas la seule solution vertueuse des deux bâtiments.

Ils adopteront en effet une ossature bois, et seront enveloppés dans des murs très épais (50 cm), de façon à isoler et procurer de l’inertie. Alain Nicole, le directeur général de Plurial Novilia, égrène les matériaux qui seront potentiellement employés : « Paille, briques, terre ou béton de craie… ». Les planchers seront également massifs et les murs de refend entre les appartements plus épais qu’à l’accoutumée. Toujours pour augmenter le confort, thermique et acoustique. « Il y aura un surinvestissement pour stocker la chaleur, en hiver, et pour générer un déphasage énergétique en été pour profiter du free cooling », ajoute l’architecte Geoffroy Corpelet. Le bailleur social assure que cette vision d’avenir nécessitera des investissements qui seront amortis. D’autant qu’un travail sera fait justement sur la low-tech , afin d’abaisser les coûts d’entretien.

Dans sa description, le projet Novilia Sun se trouve parfaitement dans l’air du temps, avec ses matériaux naturels, son recours à une énergie renouvelable et la performance de son enveloppe. Il répondra sans doute sans peine à la RE2020 qui entrera en vigueur à la mi-2021 et dont on connaît aujourd’hui un peu mieux les contours . Pour autant, pas question pour Plurial Novilia d’aller chercher un label volontaire supplémentaire, qu’il ne juge pas nécessaire. Actuellement en phase de conception, le projet évoluera encore d’ici au dépôt du parmi de construire, au 1er trimestre de 2021. S’il est rapidement accordé, le chantier pourra alors débuter au cours de la 2e moitié de l’année pour une livraison espérée au début de 2023.

G.N.

À Bétheny (Marne), Plurial Novilia expérimente déjà d’autres dispositifs dont l’autoconsommation, depuis novembre 2019, au cœur du programme des Promenades de Damoiselle. Sur les 14 hectares à aménager en trois tranches, plus de 400 logements seront construits (y compris les 14 des deux petits collectifs de Novilia Sun) autour d’un parc de 1,5 hectare. Toutes les toitures seront équipées de capteurs solaires de façon à couvrir collectivement 20 % des besoins énergétiques annuels du quartier. Les travaux de VRD de la première tranche (227 logements, 480 kWc de puissance photovoltaïque) sont en cours. À terme, c’est une capacité de 960 kWc qui pourrait être déployée. Un peu plus loin, à Reims, dans l’écoquartier Réma’Vert, le bailleur social mène une autre expérimentation nommée Viliaprint . Il s’agit cette fois de la fabrication de cinq maisons (toujours en habitat social) qui mixeront impression 3D béton et éléments préfabriqués classiques. Le chantier débutera en janvier 2021, le CSTB ayant décerné un ATEx pour le nouveau procédé constructif.