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Malgré le Covid, le petit solaire ne s’est jamais si bien porté

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] La crise sanitaire a impacté de très nombreux secteurs économiques mais le solaire photovoltaïque tire son épingle du jeu. En 2020, le segment des petites installations (moins de 3 kW de puissance) a poursuivi sa progression avec plus de 29 000 nouveaux raccordements totalisant plus de 61,3 MW de puissance (+33 %). Selon Observ’ER, « à ce rythme, le marché pourrait retrouver son niveau de 2011 » dès 2021.

Sur les puissances intermédiaires (entre 3 et 9 kW), là aussi la croissance est sensible avec près de 11 000 nouvelles installations soit environ 60 MW raccordés (+27 %). Dans ce segment, les spécialistes notent « une baisse de la puissance moyenne sur la tranche résidentielle ». Explication : les opérations d’autoconsommation sont en plein boom et représentent aujourd’hui près de 90 % des systèmes posés en 2020. « Les installations en revente totale de l’énergie produite, qui représentaient plus de 90 % du marché en 2014 – et encore 60 % en 2017 – sont aujourd’hui largement minoritaires », fait remarquer Observ’ER. L’autoconsommation est en forte hausse, le concept de production locale d’une énergie décarbonée séduisant les consommateurs français. Au cours des sept dernières années, près de 138 MW de petites installations (moins de 3 kW) ont fonctionné selon ce schéma. Et cette évaluation ne tient pas compte des opérations antérieures à 2014, ni des conversions d’installations existantes. Les installateurs notent également qu’en 2020, les réalisations dans les maisons neuves ont encore augmenté (16 % contre 84 % dans l’existant), alors que ce rapport n’était que de 6 %/94 % en 2016.

Le stockage fait le plein

Autre évolution, remontée par les professionnels, la progression notable des solutions de stockage d’électricité. En 2020, elles ont concerné près de 30 % des opérations réalisées en autoconsommation, alors que cette proportion n’était que de moins de 10 % un an plus tôt. Cependant, a grande majorité des réalisations se font encore sans équipement de stockage et avec injection du surplus de production sur le réseau électrique (60 %). Côté répartition géographique de toutes les installations de moins de 9 kW, la moitié sud du pays est sensiblement mieux représentée avec un quatuor de régions (Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, et Provence Alpes Côte d’Azur) qui totalise 71 MW de nouvelles puissances (soit 59 % de tout le marché hexagonal). Seule exception à ce tableau ensoleillé, la Corse qui peine avec moins de 3 MW supplémentaires. Observ’ER note toutefois un rééquilibrage de cette inégalité territoriale sud-nord, avec de beaux progrès enregistrés en Centre-Val de Loire qui passe de 2 % du marché national à 9 %, ou encore en Bourgogne-Franche Comté qui double son résultat de 3 à 6 %.

Une année 2021 encore meilleure ?

La distribution des panneaux solaires et systèmes associés se fait principalement par les installateurs (53 %) et réseaux d’installateurs exclusifs (33 %). Les réseaux de grossistes ont poursuivi leur baisse relative, déjà observée en 2019, pour représenter 10 % en 2020. Les magasins spécialisés et la vente directe aux particuliers restent confidentiels (1 % chacun) tandis que la vente sur Internet stagne à un faible niveau (3 %). Concernant le prix moyen des installations, l’année 2020 a été caractérisée par une stagnation des tarifs du matériel et de la pose. Pour un système en surimposition de toiture, sans option de stockage, il faudra compter environ 2,45 €/Watt de puissance pose comprise. Mais attention, en 2021, la flambée du cours des matières premières (aluminium, cuivre…) se répercutera sur les prix des panneaux et des équipements électriques et l’on pourrait assister à la première hausse du coût des installations depuis 2008 ! Ce qui impactera peut-être le chiffre d’affaires global du segment des petites installations (jusqu’à 3 kW). En 2020, la vente de matériels photovoltaïques a dépassé les 113 M€, tandis que le volume des installations atteint les 36 M€, au plus haut depuis 2014. Observ’ER conclut : « Les six premiers mois de 2021 s’inscrivent dans la lignée de l’an passé en termes de dynamique de marché. Les professionnels s’attendent à une nouvelle croissance importante des ventes ».

G.N.

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Grégoire Noble
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