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Eqiom : R-Score, le liant pour ses bétons à empreinte carbone réduite

Rose Colombel
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Centrale à béton Eqiom - Wambrechies

Eqiom s’est engagé à proposer 50 % de sa production en béton à faible empreinte carbone dès 2024. Pour ce faire, l’industriel développe de nouvelles solutions et services. Lors d’un déplacement dans le Nord, nous avons pu échanger avec les équipes, découvrir le Lesquin Assistance Business (L.A.B) et visiter la centrale à bétons de Wambrechies (59).

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Réchauffement climatique, nouvelles réglementations… L’industrie est quelque peu bousculée par les enjeux environnementaux et par cette nécessité de décarboner les différents secteurs d’activité. Pour répondre à ces attentes, Eqiom a engagé un certain nombre d’actions pour rendre sa production de béton plus responsable. « Pour réduire l’impact carbone du béton, c’est le ciment qu’il faut traiter », souligne Christian Pimpie, directeur performance & solutions Bétons durables Eqiom Bétons.

L’entreprise fait ainsi évoluer ses formulations en s’appuyant sur différents leviers, par exemple en améliorant l’efficacité énergétique des fours de cimenterie, en augmentant le taux d’utilisation de combustibles alternatifs (déchets valorisés, biomasse…), ou encore en substituant le clinker par des co-produits (laitiers de hauts-fourneaux, cendres volantes…).  
 

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Le LAB Eqiom
Le L.A.B

L’innovation est au cœur de la stratégie d’Eqiom qui a la chance de pouvoir compter sur un centre technique, à savoir le L.A.B., une plateforme multi-services de 2 000 m2, destinée à traiter les demandes d’essais et d’études provenant de la clientèle et des différents métiers d’Eqiom. L’équipe, composée de 24 personnes, reçoit près de 3 500 échantillons par an. 

Le groupe CRH dont fait partie Eqiom, s’est fixé l’objectif de réduire de -30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030

Si le gros œuvre (dont le béton) pèse pour 33 % dans l’impact CO2 d’un bâtiment, Christian Pimpie rappelle que c’est la construction dans sa globalité qu’il faut décarboner. C’est en effet « la combinaison de l’ensemble mis en œuvre qui va apporter une performance ».

Et c’est bien cet ensemble qui est pris en compte par la RE2020 qui fixe de nouveaux seuils d’émissions de carbone en kgCO2/m² pour 2025, 2028 et 2031. Eqiom insiste ainsi sur l’importance d’optimiser les bâtiments dès leur conception avec un mode constructif allégé et le bon matériau au bon endroit.

« Pourquoi avoir la même épaisseur de voile au rez-de-chaussée qu’au dernier étage », pointe Christian Pimpie. « Parfois, on met le même béton partout. On surdimensionne. Eqiom guide ses clients vers le choix du béton ‘‘juste ce qu’il faut’’. Ça n’a pas de sens de vendre de la sur-qualité », poursuit-il. 

Un R-score pour plus de transparence

L’ambition d’accélérer sur les bétons à faible empreinte carbone « s’inscrit dans le cadre d’un programme beaucoup plus profond et beaucoup plus large chez Eqiom appelé Eqiom R », explique Pierre-Yves Berthélémy, responsable marketing.

« C’est un ensemble d’actions qui permettent d’avoir un discours crédible et qui répondent aux enjeux de la réglementation. Dans un souci d’objectivité et de transparence, nous avons défini une échelle R-Score pour classifier l’ensemble de nos solutions et de nos formulations de bétons en fonction de leur impact carbone par rapport à un poids carbone de référence », détaille-t-il.

Ce barème va de A+ (Ultra-R) à C avec un code couleur permettant de différencier les catégories. Eqiom souhaite que 50 % de sa production de béton soit à faible empreinte carbone dès 2024 (contre 25 % actuellement) et faire de ces solutions « le nouveau standard » de ses centrales.

À titre d’exemple, un béton à base de ciment CEM II/C (R-Score A) émettrait 36 % de carbone en moins qu’un béton à base de ciment *CEM I (R-Score C). Le R-Score ainsi que le poids carbone sont accessibles sur tous les documents clients (devis, factures, bons de livraison) et le logiciel de gestion Digibéton pour une « information » claire tout au long de la vie des projets de construction. 

À Saint-André-lez-Lille (59), un chantier grandeur nature

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Chantier du Grand Parc Eqiom

Pour le Chantier du Grand Parc, sur un total de 5 500 m3 de bétons mis en application, Eqiom a fourni : 
•    3 000 m3 de béton à base de ciment CEM II/C (R-Score A, poids carbone inférieur à 150 kg de CO2/m3)**
•    50 m3 de béton à base de ciment CEM III/C (R-Score A+, poids carbone inférieur à 100 kg de CO2/m3)**.

Ces matériaux ont permis d’éviter 400 tonnes de CO2 sur l’ensemble du chantier**.

* Exemple pour un C25 XC1 avec un dosage de 260 kg de ciment par m².
** Tous les poids CO2/m3 sont vérifiables au moyen de FDES certifiées via BETie ou d'une déclaration via GCCA Tool.

Économie de la ressource

Les centrales à béton d’Eqiom agissent également dans le sens du développement durable. Dans la métropole lilloise, la société compte sur quatre sites (Marquette, Templemars, Fretin et Wambrechies) qui livrent sur une quinzaine de kilomètres. 

« C’est important pour nous d’être au plus proche des chantiers qu’on doit livrer », indique Xavier Tanis, chef d’agence Eqiom Bétons Nord-Pas-de-Calais. 

Une centrale à béton, ce sont à peu près 400 formules disponibles.

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Les granulats d'Eqiom

Sur la centrale de Wambrechies (15 000 m²) qui a produit, en 2023, 120 000 m3 de bétons avec une moyenne de 500 m3/jour, on marie sable marin, livré via des péniches à hauteur de 1 500 tonnes par semaine, et sable issu du broyage de granulats pour économiser de la ressource.

Eqiom a aussi mis en place un procédé qui consiste à récupérer l’ensemble des bétons qui sont retournés par ses clients (environ 3 % de la production). « On les laisse durcir, ça forme des lingots de 7 m3, et ces lingots, on vient les traiter à travers un concassage. Une fois caractérisés en laboratoire, les granulats de type 1 sont réintroduits dans la production », détaille Étienne Barois, chef de secteur Eqiom Bétons Lille.

La matière recyclée atteint environ 10 000 tonnes par an. La centrale se targue également d’être dotée d’un système de décantation de l’ensemble de ses eaux de process et utilise les eaux pluviales recueillies pour sa production permettant un recours limité à un apport extérieur. Les boues sont quant à elles séchées dans des bacs puis, une fois solidifiées, criblées pour les réintégrer dans certaines parties de la production « par exemple les bétons de bordure ». 

Rose Colombel
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