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Les sites et applis pèsent lourd pour l’environnement

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Le numérique a une empreinte environnementale de plus en plus importante, liée à la consommation énergétique des appareils et à la gestion des données. La startup Greenspector nous livre des pistes pour améliorer les pratiques de développement d’applications mobiles et de sites Web.
A l’occasion du Meet’up Greentech Verte, la jeune pousse Greenspector s’est livrée à une petite enquête : elle a scruté à la loupe les consommations électriques engendrées par la consultation de certains sites Internet d’entreprises ou institutionnels, partenaires de l’événement. Et les mesures sont très variables entre les sites les plus vertueux et les plus énergivores, avec un facteur 3 entre ces deux extrêmes. La palme revient au spécialiste des sols Tarkett, dont le site est le moins gourmand de tous avec moins de 4 milliampères-heure. L’énergéticien EDF est également bien classé (4,2 mAh), devançant notamment Dalkia, le distributeur GRTgaz ou encore l’Ademe. En milieu de classement, certains géants du secteur pourraient mieux faire, comme les majors du BTP, Eiffage et Bouygues (environ 6 mAh), ou les industriels Saint-Gobain et Schneider-Electric. En toute fin de classement se distinguent malgré eux le distributeur d’électricité Enedis (10 mAh), le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) et le cimentier Cemex (12 mAh).

Sobriété = performance


Thierry Leboucq, le dirigeant de Greenspector, nous explique : « En tant que spécialistes de l’écoconception des services numériques nous souhaitons sensibiliser et faire réagir les acteurs et partenaires de la Greentech ». Au moyen de mesures physiques sur des appareils réels, la startup entend valoriser les sites les plus frugaux et encourager les autres à améliorer leur bilan. Mais comment y parvenir ? L’expert répond : « Tout d’abord il y a le codage de la page, s’il y a beaucoup de requêtes sur des serveurs internes ou externes, des trackers de données en particulier. Ensuite il y a les éléments graphiques : s’il y a des images lourdes, une vidéo qui se lance automatiquement, ou encore un carrousel d’images avec une vitesse de défilement un peu trop élevée... ». Autres éléments à surveiller : le nombre de scripts et de fichiers CSS (langage qui vient compléter le HTML). A l’attention des petites entreprises et artisans, qui disposent de sites Web peu optimisés, Thierry Leboucq ajoute : « Améliorez l’ergonomie du site. C’est du bon sens mais moins l’utilisateur perdra de temps à trouver l’information qu’il cherche, moins le site consommera d’énergie. Il faut éviter les sur-couches logicielles – persistance de base de données, frameworks, système de gestion de contenu CMS – qui sont lourdes ». Le mieux étant l’ennemi du bien, le responsable de Greenspector recommande de penser le site pour un accès en mobilité à partir d’un réseau dégradé (la 2G représente encore 15 % des connexions) et de s’en tenir à une grande sobriété pour une meilleure efficacité de connexion. Un consommateur qui ne parvient pas à charger une page d’accueil ne viendra tout simplement plus...
G.N.
Le secteur du numérique, gros contributeur de GESLe think tank The Shift Project estime dans un rapport que les gaz à effet de serre générés par le secteur du numérique au niveau mondial représenteront entre 7 et 8,5 % des émissions globales en 2025, soit autant que le secteur du transport par véhicules individuels... D'où l'importance d'optimiser les consommations énergétiques engendrées par les milliards de consultations journalières.
Grégoire Noble
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