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Legallais reprend son capital en main

Stéphane Vigliandi
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Depuis fin 1999, le spécialiste de la quincaillerie pour le Bâtiment évoluait avec des fonds d’investissement dans son capital. Coup d’arrêt le 30 juillet dernier avec la sortie de la GIMV : son actionnaire minoritaire depuis plus de trois ans.

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Pour le distributeur qui emploie environ 1 000 salariés, c'est l’heure de l'émancipation. « Nous redevenons une entreprise au capital patrimonial », confie à Zepros Philippe Nantermoz, le DG de Legallais. Depuis bientôt vingt ans, le distributeur d’origine normande* est accompagné par des groupes financiers dans son développement (voir ci-dessous).

En février 2016, il avait rejoint le portefeuille du belge GIMV. Aux côtés de la société de gestion indépendante française NCI Gestion, ce fonds flamand installé à Anvers avait pris une participation minoritaire à hauteur de 14 % pour prendre la relève de l'investisseur lyonnais Siparex. Presque trois ans et demi après, la Gimv a annoncé sa sortie du capital de Legallais le 30 juillet dernier. Il s’agit là d’une durée minimale pour un fonds.
* Le Groupe Grand Comptoir dont les statuts ont été mis à jour le 10/08/2019 intègre notamment la SAS Legallais, le grossiste grenoblois Gérard & Peysson dont l’absorption a été finalisée début 2019, le nantais DFC² acquis en 2015, la SAS Pièces Express créée en 2013 (50 % du capital) et le pure player Bricozor.

Encours historique

Fin mai 2019, le quotidien belge L’Écho évoquait un « nouveau record pour le portefeuille de la Gimv ». Administrateur délégué du fonds, Koen Dejonckheere indiquait d’ailleurs que « l’exercice écoulé [clos au 31 mars 2019] a de nouveau confirmé le dynamisme de GIMV et de ses participations » ; son activité de private equity ayant « atteint un encours historique » et « ses entreprises ayant enregistré une forte augmentation de leur chiffre d’affaires, ainsi que de leur rentabilité ».

En prenant 14 % du capital de Legallais début 2016, l’investisseur flamand mettait en avant « son business model tridimensionnel – basé sur une distribution multicanal, une offre multi-produits spécialisés et un positionnement multi-clients – [qui] est clairement différenciant et donne à l’entreprise un avantage de taille pour continuer à surperformer son marché ».

Une prise de participation qui avait été aussi motivée « notamment par les perspectives de progression des parts de marché [du distributeur] en France, ainsi que de la pénétration croissante du e-commerce dans le mix de ses ventes », expliquait le 30 juillet dernier la GIMV dans son communiqué.

Face aux enjeux du multicanal

Au cours de ses trois dernières années, Legallais a confirmé son dynamisme « au-delà des prévisions des business plans avec une croissance soutenue du chiffre d’affaires et, plus encore, de la marge opérationnelle (non communiquée) », selon le site d’informations financières CFnews.net.

En 2018, le CA distribution de l’enseigne a progressé de l’ordre de 7,6 %, à 253 M€ HT. « Pour 2019, la croissance devrait être à deux chiffres, de l’ordre de +12% à +13 %, et proche des 290 M€ de CA. Avec une activité plus forte en plomberie qu’en quincaillerie », annonce Philippe Nantermoz.

« Dans un contexte concurrentiel accru – marqué par l’arrivée de nouveaux entrants comme Amazon –, les équipes [de Legallais] ont su, avec détermination, consolider leur position de leader et développer les clés pour se différencier et répondre aux enjeux actuels du multicanal », argumente la GIMV qui pointe, entre autres, un site marchand optimisé en début d’année, une consolidation du maillage territorial avec 22 agences à fin août 2019 (soit plus de 10 ouvertures ou rachats depuis 2016), un élargissement de l’offre (notamment en plomberie et en électricité) ou encore « la force de la marque-employeur Legallais ».

« Offre élégante »

D’après CFnews.net, c’est dans « un contexte florissant » que les familles fondatrices du groupe normand « ont formulé une “offre très élégante” » à la GIMV. Dans son communiqué, le fonds souligne d’ailleurs que sa participation minoritaire a « généré un retour sur investissement supérieur à son objectif de rendement à long terme ».

À l’issue de la transaction, les actionnaires familiaux, le CEO et président Philippe Casenave-Péré, le management et les salariés détiennent désormais 100 % du capital du groupe. De son côté, durant ces trois ans, l’ETI familiale a pu « poursuivre [sa] stratégie de croissance, renforcer [son] leadership sur le marché et accroître [sa] rentabilité », a commenté Philippe Casenave-Péré, cité dans le communiqué de la GIMV.

La direction de Legallais souligne, par ailleurs, que « nous avons beaucoup appris avec l’expertise de ce fonds en matière de dossiers d’acquisitions notamment ». Seule ombre au tableau peut-être : l’exportation du “modèle Legallais”. Si depuis plusieurs années, l’enseigne dispose d’une succursale à Berlin après avoir racheté le quincaillier allemand W+M, en Pologne, l’expérience engagée courant 2014 n’aura duré que deux ans. Mi-2017, c’est à Alger que le groupe a lancé la filiale Legallais el-Djazaïr.

Stéphane Vigliandi
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