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Le spécialiste de l’adiabatique Seeley veut se faire une place au soleil

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] L’industriel australien Seeley, arrivé voila 15 ans en France, se situe sur un marché de niche : celui du rafraîchissement d’air adiabatique. Cette solution, reposant sur l’évaporation de l’eau qui est un phénomène endothermique refroidissant l’air, est qualifiée de « naturelle ». L’atmosphère chaude et sèche passe dans un échangeur humide afin d’obtenir un air frais et non asséché (avec 40 ou 50 % d’humidité), ce qui est utile non seulement dans des régions particulièrement caniculaires (Australie, Arabie saoudite, certains états américains) mais également sous nos latitudes pour certains locaux ou process.

Une climatisation sans gaz réfrigérant et à faible empreinte carbone

La marque propose deux gammes, « Breezair » avec des centrales directes, et « Climate Wizard » aux centrales indirectes qui disposent de deux circuits d’air séparés et où les échangeurs sont plus performants et les débits bien supérieurs. Xavier Delaigue, le directeur commerciale de toute la zone Europe-Moyen Orient-Afrique, explique : « Les centrales fournissent un air neuf, frais, 100 % filtré, et rivalisent aujourd’hui avec les systèmes de réfrigération pour 80 % d’énergie consommée en moins. De plus, comme nous travaillons en surpression, cette ventilation est efficace même avec des portes et des fenêtres ouvertes, il n’est pas nécessaire de se calfeutrer ». Comme les rendements augmentent avec la température – contrairement aux systèmes de climatisation classique – le COP s’envole et peut atteindre les 40 kW de froid pour 1 kW d’électricité consommé lors des épisodes de canicule ! Les coûts se montrent donc très faibles pour l’exploitation, avec une consommation d’eau pour humidifier les échangeurs qui est évaluée à 0,02 m3/heure, « soit une consommation finalement peu importante et inférieure à celle du WC d’un ménage », assure le représentant de la marque.

Seeley, qui dispose d’un parc restreint de moins de 5 000 machines installées dans l’Hexagone, espère finalement percer avec le nouveau CW3, solution très compacte et orientée vers le marché du petit tertiaire : cuisines professionnelles, blanchisseries, salles de sport, jardineries, entrepôts, showrooms… L’engin, de seulement 1 m3 d’encombrement, se montre capable de traiter 5 000 m3 d'air par heure et d’abaisser la température à 19-21 °C. Pour l’heure, la société fonctionne avec quelques distributeurs et préfère travailler en direct avec les installateurs et utilisateurs. Elle annonce viser en priorité le secteur industriel. Le résidentiel n’est en effet pas prêt à accueillir ces solutions non réversibles, qui imposent des gaines de ventilation aux diamètres beaucoup plus importants que des ventilations mécaniques classiques. D’autant que l’adiabatique n’est pas reconnu dans le système d’aides publiques (contrairement aux PAC) et que le faible prix de l'électricité française n'incite pas à diminuer drastiquement sa consommation… Côté maintenance, la technologie impose deux opérations par an, mi-avril et mi-octobre, pour mettre l’installation hors gel en purgeant le circuit d’eau et en nettoyant les filtres puis pour la remettre en fonction. La durée de vie des médias échangeurs en cellulose est donnée pour 4 à 5 ans, selon la dureté de l’eau et la pollution atmosphérique qui viennent les encrasser, plus ou moins vite. Enfin, navré pour les Niçois, l’air chaud mais humide de la Méditerranée ne convient pas bien au système… tous les autres Français pourront, en revanche, en profiter sans modération !

G.N.

Grégoire Noble
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