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Bosch Thermotechnologie France, une stratégie bien tracée et solide

Marc Wast
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Bosch Thermo

Avec la transition écologique et énergétique qui est devenue une réalité depuis quelques années, tous les industriels du génie climatique fourbissent leurs armes pour aborder le mieux possible le marché CVC en pleine mutation. En effet, les derniers chiffres communiqués par Uniclima parlent d’eux-mêmes : l’engouement pour le thermodynamique se confirme et devient une tendance lourde, que ce soit pour la boucle d’eau chaude que pour la détente directe. Quant aux générateurs fonctionnant aux énergies aujourd’hui fossiles, leur avenir semble suspendu au développement de “carburants” plus respectueux de l’environnement. Autant d’éléments soumis à la sagacité de Frédéric Agar (en photo) qui dirige le destin des marques elm.leblanc et Bosch en France.

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Zepros : Un mot sur l’année 2021 et le début de 2022 ?

Frédéric Agar : Le groupe Bosch va très bien et son activité “Thermotechnology” va également très bien. Nous avons gagné des parts de marché avec à la clé une croissance supérieure à 20 % en 2021, par rapport à 2019. Nous avons atteint un CA presque historique et la tendance du 1er trimestre est excellente avec une progression qui continue. Seule ombre à ce tableau : les plannings de fabrication sont perturbés par les soucis d’approvisionnement et il nous est difficile de prévoir des livraisons au-delà de 15 jours.

Zepros : Arrivée récemment sur le marché de la PAC, comment la marque Bosch se fait-elle une place dans un environnement très concurrentiel ?

F.A. : Nous nous sommes fixés des objectifs en rapport avec le positionnement que nous avons jugé le plus cohérent. Notre gamme de pompes à chaleur air/eau est constituée d’appareils uniquement monobloc, qui s’adresse en majorité à la rénovation et plus particulièrement à celle des installations de chauffage alimentées au fioul. Nous avons mis en place une stratégie sur 3 ans pour inciter les “fioulistes” à se tourner vers la PAC air/eau, puisque de nombreuses installations trop anciennes sont d’ores et déjà converties, et continueront à l’être jusqu’en 2030, au moins. À ce sujet, nous avons acté l’arrêt de la fabrication et de la commercialisation des chaudières fioul en France. Nous travaillons à la réorganisation de notre usine de Saint-Thégonnec pour en faire le site référent en termes de ballons en multipliant par 4 la production.

Zepros : De belles marques connues pour les générateurs gaz se mettent à la PAC avec succès. Ce rôle restera t-il dévolu à Bosch au sein de l’entité Thermo Technologie ?

F.A. : Oui, et définitivement. La stratégie de marques engagée il y a quelques années entre elm.leblanc et Bosch reste et restera d’actualité. Elm est parfaitement positionnée sur le secteur gaz, avec une très forte notoriété que nous ne nous souhaitons pas brouiller avec des velléités de diversification vers les EnR électriques. Malgré les critiques qui pèsent sur les énergies fossiles, le gaz demeurera une énergie prépondérante en France, surtout avec le développement du biométhane et de l’hydrogène. Certains de nos générateurs sont déjà “H2 Ready” jusqu’à 100% et peuvent être mis en œuvre dans certains pays qui sont très en avance dans ce domaine, comme la Grande Bretagne ou l’Allemagne. Nous devrions proposer une première chaudière compatible avec un kit de conversion en 2025.

Zepros : Toujours pour le gaz, comment la nouvelle gamme iCondens a t-elle été accueillie par le marché ?

F.A. : L’accueil est excellent mais nous avons dû repenser le déploiement de cette nouvelle génération de murales gaz en raison de la crise sanitaire et des soucis d’approvisionnements qui s’en suivent. Les 2 gammes vont encore cohabiter cette année et la bascule complète vers la iCondens sera effective en 2023. Nous avons privilégié les chaudières avec ballons intégrés avant d’accélérer pour répondre à la demande du cœur de gamme. À noter que l’année prochaine, nos références “entrée de gamme” seront dotés d’un corps de chauffe en inox.

Zepros : La marque Bosch investit beaucoup dans le vecteur air ces derniers temps. Quel est votre objectif ?

F.A. : Je suis convaincu que ce marché, aujourd’hui outrageusement dominé par les acteurs asiatiques, a une place pour une marque forte comme Bosch. Nous avons mis en place les moyens nécessaires pour croitre rapidement, sur la base d’un joint-venture avec l’industriel chinois Midea, qui fabrique des produits de qualité selon un cahier des charges spécifique Bosch. Et les résultats sont excellents puisque nous avons un an d’avance sur notre programme de développement. Néanmoins, beaucoup de chemin reste à parcourir, et nous en sommes conscients, pour être dans le top 6 en 2028.

Zepros : Et après, avec la volonté européenne de moins dépendre des fournisseurs asiatiques, le groupe Bosch a la capacité financière et industrielle de produire des machines thermodynamiques à demeure…

F.A. : Cette question ne se pose pas à court terme car l’ADN du groupe est d’être le meilleur possible dans les secteurs d’activité qu’il investit. À moyen terme, on ne s’interdit rien, surtout avec les évolutions technologiques en termes de performances et de fluides frigorigènes (aller du R32 au R290), sans oublier les contraintes liées au bilan carbone des produits importés.

Propos recueillis par Marc Wast

Marc Wast
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