Veille techno : l'avenir de la PAC au détour d'Interclima

Ça fait partie des découvertes inattendues que l'on est susceptible de découvrir sur un salon. Et cette découverte est d'autant plus belle que son origine est une jolie histoire que même le meilleur des scénaristes ne pourrait imaginer…

C'est l'histoire d'un homme bricoleur dans l'âme qui, après avoir constaté que la pompe à chaleur qu'il avait installée pour chauffer sa piscine consommait beaucoup d'énergie, a décidé de modifier le circuit frigo du générateur afin d'en améliorer les performances. Il dessina donc une pièce sensée accélérer la circulation du fluide afin de l'échauffer. Quelle ne fut pas sa surprise quand il se rendit compte que cette modification boostait de manière significative la puissance, sans dépenser plus.

Astucieux, notre "Géo Trouvetout" déposa un brevet pour officialiser cette invention, brevet qu'il céda à la fin des années 2000 à une société (Dynaes) qui décida de comprendre les tenants et les aboutissants d'une telle technologie, en partenariat avec Mines ParisTech et le CNRS. Car même les ingénieurs les plus férus en thermodynamique n'arrivaient pas à expliquer ce phénomène.

Après plus de 10 ans de recherche et développement, ce système est désormais amélioré et maitrisé, et confirme les prouesses qu'il permet avec des résultats réellement étonnants. Et ce, sans recours à des moyens technologiques haut de gamme. Pour cette pompe à chaleur, qui intégrera la gamme Airwell en 2023, point d'inverter, de compresseur à double étage ou à réinjection de gaz techniquement complexe et d'un coût bien plus élevé qu'un compresseur classique on/off qui suffit largement dans la configuration qui nous occupe. Et qui dit simplicité technique, dit simplicité électronique limitant d'autant plus les risques de panne et les éventuels remplacements de cartes toujours très onéreux. Avec la technologie Dynaes15, les futurs PAC Airwell jusqu'à 20 kW, fonctionnant au R454c, offriront des performances dignes des appareils les plus sophistiqués, avec à la clé (sur base d'une PAC de 12 kW "classique") un gain de COP pouvant dépasser 1 point, ce qui est considérable (voir histogramme en illustration ci-dessous).

Idem pour la puissance calorifique qui fait un réel bond en passant de 7,17 à 9,76 kW à -7°C (toujours sur une base de 12 kW) et de 10,66 à 13,33 kW à +7°C (voir illustration avec courbes ci-dessous). Pour être objectif, il est à noter que des chiffres équivalents voire supérieurs sont obtenus par des générateurs haute température plus haut de gamme utilisant du R290.
Autre avantage non négligeable souligné par Dynaes, le fait que cette PAC ne nécessite aucun cycle de dégivrage consommateur d'énergie pouvant atteindre les 15% sur une année complète.

Au moment où le marché de la PAC air/eau promet un million d'unités en Europe d'ici quelques années, cette innovation 100% française (ce n'est pas si fréquent dans le domaine de la thermodynamique où les fabricants japonais sont à la pointe) arrive à point nommé. Reste à connaitre le positionnement tarifaire non encore communiqué. Quant à la fiabilité, elle devrait être au rendez-vous et la maintenance facile et abordable étant donné le peu d'électronique embarquée. La réponse à toutes ces questions d'ici quelques mois.