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Chantier : une école de bois et de paille 

Quentin Nataf
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École Emmanuel d'Alzon

Un projet innovant a été lancé à Saint-Médard-en-Jalles en Aquitaine. L’établissement scolaire Emmanuel d’Alzon se met au défi de construire une école en bois et en paille. Un challenge relevé qui a nécessité tout de même l'apport d'autres matériaux pour se conformer aux réglementation, notamment Feu.

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Cap au Sud-Ouest, en Gironde, dans la commune de Saint-Médard-en-Jalles. Un établissement scolaire voit le jour au travers d’un projet innovant, pensé écologique mais surtout non-nocif pour la santé.

Composé d’une maternelle, d'une école élémentaire et d’un collège, avec une cantine et un gymnase, il s’agit du premier bâtiment à deux étages avec une ossature en bois isolé en paille en Aquitaine. Dans son architecture, la construction renvoie aux bâtiments d'enseignement catholique privé du XIXe siècle. Le bois utilisé est local : la structure porteuse est en épicéa, les coursives extérieures en douglas d’Aquitaine et le bardage en façade en pin maritime des Landes.

Cette ambition de construction durable ne se traduit pas uniquement par le choix du bois. L conception de l''école avec des salles traversantes, produit une qualité lumineuse et visuelle dans les classes. La ventilation hybride (naturel aux intersaisons) couplée à une grande hauteur sous plafond avec des volumes au dernier niveau sous rampant (pente à 100% avec tuile plate) ainsi qu'une performance thermique des parois et une chaufferie bois, toujours dans la volonté de préservation et valorisation de la zone humide.

Mais la volonté d’utiliser des matériaux biosourcés, comme les bottes de paille installées dans l’ossature en bois a dû trouver des réponses pour se conformer à la réglementation. 

Knauf Insulation à la rescousse

C’est là qu’intervient Knauf Insulation avec KI FIT 035. « L'isolant en laine de verre a été mise en œuvre dans ce projet afin de pouvoir avoir un bardage de bois en façade résistant au passage des enfants le long des coursives » explique Hugues Joinau, architecte au sein de Dauphin architecture. Il reprend : « La réglementation incendie impose non seulement un écran au feu, mais aussi un isolant classé selon l'Eurocode A s1 d0. Si le revêtement en façade est incombustible alors un isolant biosourcé peut-être mis en œuvre dans l'ossature bois ».

Prévention face aux dangers

Les bottes de paille dans l’ossature en bois, représentent plus de 1 000 m² de surface. Mais le matériau biosourcé, au coeur du projet, fait face à deux dangers : l’eau et le feu. Une double nécessité apparaît alors, celle de respecter les règles professionnelles de mise en œuvre et de protéger le bois. 

Plusieurs mesures sont prises dans ce sens-là. Du polyuréthane est implanté dans les murs extérieurs donnant sur les coursives « car ce mur est bardé de bois (se référer à l'ITE 249 relative aux façades, (mai 2010) et à son annexe sur les isolants biosourcés) » précise M. Joineau. Il reprend : « Cette paroi est donc protégée par un écran feu extérieur, une plaque de Fermacell en 12 mm et l'écran au feu intérieur est une plaque de BA18. »

Un essai de résistance au feu de façade (Lepir II) a été mené sur cette composition de paroi. Le résultat est concluant : le bois, omniprésent, est dimensionné pour être stable au feu une demie heure.

Les savoir-faire spécifiques sont nécessaires à la pose des isolants notamment pour les matériaux non industrialisés tels que la paille, le chanvre ou la terre crue. Des règles professionnelles ainsi que des formations encadrent leurs mises en œuvre. « Pour ce qui est des laines végétales, c'est le même mode de pose que les laines minérales. Le soin doit toujours être au rendez-vous. »

Un chantier de longue haleine

Le chantier a démarré en mars 2019 mais il a rencontré de multiples déboires. Trois changements d’entreprises en cours de chantier, des livraisons par tranche nécessitant une adaptation du projet avec des solutions provisoires d’une année sur l’autre… À cela, vient s’ajouter l’exiguïté du site et surtout la crise sanitaire.

Quatre tranches de livraison sont alors prévues. La première pour la rentrée 2019, pour accueillir 90 enfants. La seconde en septembre 2020, pour 180 élèves. La troisième, un an plus tard, pour 270 élèves et enfin la livraison finale, prévue pour la rentrée de septembre 2022, avec une capacité d’accueil de 380 élèves. L’objectif pour 2023 est déjà annoncé : 560 enfants.

Hugues Joinau conclut : « Aujourd'hui, il y a toutes les classes du CM1 à la 3e (soit 270 élèves) ... Avec des vocations de futurs artisans du bâtiment ! »

Le chantier en bref :

  • Maître d’ouvrage : SCI Saint Anne
  • Maître d’oeuvre : Dauphins architecture
  • Entreprise : Knauf Insulation
  • Durée du chantier : 3,5 ans (mars 2019-septembre 2022)
  • Budget : 11 M€ HT
  • Surface : 4 500 m² (volume chauffé) ; 5 600 m² (total)

Fiche technique sur la solution Ki Fit 035

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Ki Fit 035

Cette laine de verre correspond aux normes et exigences de sécurité incendie. Elle présente un classement A1 (incombustible). Connue pour son confort de pose rapide et aisé, elle ne nécessite ni fixation ni chevrons, en étant "autoportante". Côté écologie, elle colle à la thématique biosourcée du projet puisque elle intègre un liant à base végétale.

Quentin Nataf
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