Prévisions Bâtiment : un ciel plus bleu pour 2022 ?

À l’heure de l’inventaire et des pronostics, c’est un peu d’optimisme qui revient dans le secteur de la construction neuve. Ce n’est pas si fréquent ! Pour Olivier Salleron, président de la Fédération, « l’assez bonne tenue du logement neuf en 2021 permet d’imaginer une véritable reprise sur ce segment en 2022. » Le responsable y met tout de même des bémols, en particulier sur les mises en chantiers qui ne progressent que légèrement, +0,9 % comparé à 2019. L’espoir est à mettre au compte des autorisations qui avec +4,9 % sur deux ans, soit 472 000 logements autorisés, pourraient engendrer une croissance de 2,1 % l’année prochaine sur les mises en chantier. Plus nette encore, « la progression de la production de logements neufs, encore en retrait de 5,8 % en volume sur 2021 par rapport à 2019 compte tenu des délais de réalisation, progressera vivement de 7,3 % en 2022, dépassant son niveau d’avant crise », avance le président.

La rénovation à +5 % en 2022

Du côté de la rénovation, les résultats présentés par la FFB sont moins florissants que ceux délivrés récemment par la Capeb pour 2021. Une vision plus sombre due au périmètre étudié. La baisse de 2,6 % par rapport à 2019, annoncée par la FFB porte en effet sur l’ensemble des segments de marché : logement et hors-logement. Car, en ne prenant en compte que le segment de la rénovation énergétique du logement, c’est bien un boom qui est enregistré, avec +5 %. Pour 2022, même l’entretien-rénovation du non-résidentiel devrait repartir et la FFB table donc sur une hausse globale de 2,7 %. Plusieurs leviers pourraient y contribuer : l’impact de “France relance” sur la rénovation énergétique des bâtiments de l’État et celui du crédit d’impôt en faveur de ces mêmes travaux pour les locaux des TPE-PME, s’il est prorogé, ainsi que la dynamique des ventes dans l’ancien.

L’ensemble de ces résultats conduisent l’activité du Bâtiment, tout secteur confondu à un repli de 5,0 % en 2021 comparé à 2019, la faute au non-résidentiel. Mais la FFB veut croire à une embellie en 2022, misant sur une progression de +4,2 % (hors effet prix), citant parmi les moteurs, « la bonne tenue de l’individuel neuf, du segment des bâtiments industriels et assimilés, ainsi que le décollage de la rénovation » qui porterait ainsi la production à un niveau proche de celui d’avant-crise. »

Ciel bleu pour 2022 alors ? Pas tout à fait. La FFB rappelle ainsi que la situation financière des entreprises avec l’explosion des coûts des matériaux et matériels qui pèse sur elles depuis le début de 2021 est fragile, avec des hausses constatées pouvant atteindre les +100 % pour le bois, +70 % pour l’acier et +62 % pour les PVC. « Un choc supplémentaire des prix de l’énergie vient s’y ajouter, sur les matériaux qui nécessitent du gaz ou de l’électricité pour être transformés, comme le ciment, par exemple », ajoute Olivier Salleron, qui n’oublie pas d’évoquer également l’incidence prévisible de la RE 2020 et de la REP (déchets des matériaux de construction), sur le renchérissement des chantiers à venir.