Matériels électriques : entente sur les prix ou pratique légale ?
Selon le site d’information en ligne Médiapart, Schneider Electric, Legrand, Rexel et Sonepar auraient mis en place « un mécanisme d’entente occulte sur les prix ». Rappel des faits.
Dans un article intitulé “L’entente secrète des géants français de l’électricité” et publié le 5 avril, le site d’information indépendant s’appuie sur « des documents confidentiels » qu’il s’est procurés pour révéler « une technique qui permet aux géants du matériel électrique […] de tirer les prix vers le haut en limitant la concurrence ».
S’appuyant sur la technique de « prix dérogés », le système permettrait aux fabricants de fixer des prix de gros élevés en versant « de l’argent aux distributeurs, sous forme d’avoir, pour compenser leur perte de marge ».
D’après la rédaction de Médiapart, ce système pèserait « 80 % de ses ventes » pour Schneider qui l’adopterait depuis les années 1970 ; et 40 % pour Legrand qui utiliserait ce dispositif depuis le début des années 2000.
Le site d’information rappelle que ces ententes verticales sont « légales » si « les entreprises démontrent qu’elles apportent un bénéfice aux consommateurs ; par exemple en termes de services ou de qualité ». Un principe de légalité auquel se rattache Rexel dans ce même article estimant d’ailleurs que le mécanisme « concerne le secteur de la distribution dans son ensemble ».
Sonepar et Schneider répondent
De leur côté, Schneider et Sonepar ont officiellement réagi après publication. L’industriel rejette ainsi « fermement les allégations de l’article » et affirme qu’il n’y a « aucune discussion avec ses concurrents sur les stratégies commerciales ».
Pour sa part, Sonepar a indiqué dans un communiqué que « ses pratiques commerciales sont conformes au droit de la concurrence » et qu’« il a, depuis de nombreuses années, adopté des règles et mis en place des structures de nature à prévenir les risques, notamment de fraude, et à réprimer les infractions avérées ».
Dès le 5 avril, le distributeur « a déposé plainte contre X », dès lors que « l’article précité comprend plusieurs extraits d’un document interne et confidentiel, dont la divulgation à un tiers est susceptible de caractériser un vol ou un abus de confiance au préjudice de Sonepar ». Affaire à suivre donc !