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Les 10 propositions du Syndicat des énergies renouvelables pour les candidats à la présidentielle

Grégoire Noble
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éoliennes du Lomont

Le pouvoir d’achat s’est invité au cœur des débats de la campagne présidentielle 2022, en raison de l’explosion des coûts du gaz, de l’électricité et des carburants. Le SER propose donc 10 initiatives à tous les candidats, afin de relancer le développement des énergies décarbonées et de diminuer la dépendance française aux hydrocarbures. Jean-Louis Bal (président) et Alexandre Roesch (délégué général), font le tour de ces 10 idées.

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« L’horizon de 2050 n’est pas très loin finalement, avec 10 000 jours devant nous, compte-tenu de l’inertie des politiques de développement des énergies », annonce en préambule Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). « Il est urgent d’agir ! Nous avons bien progressé mais néanmoins, la France est le seul pays qui n’a pas atteint ses objectifs en matière d’EnR avec 19 % dans le mix contre 23 % prévus ». Pour atteindre les 75 % espérés par l’Ademe en 2050, un sérieux coup de collier devra donc être donné pendant le prochain quinquennat qui sera un mandat crucial sur ce dossier. D’autant que les renouvelables présentent de nombreux atouts en termes d’emplois (166 000 postes actuellement), de réindustrialisation du territoire, d’indépendance énergétique ou de rétablissement de la balance commerciale. « Nous devons accélérer ! », martèle-t-il avant d’énumérer les 10 propositions que son syndicat fait aux candidats à la présidence.

En tout premier lieu, « la création d’un fonds social pour le climat » qui recevra la moitié des revenus de la contribution climat-énergie soit environ 5 Mrds €/an pour assurer l’accompagnement social de la transition écologique, via des aides aux ménages. Ensuite par l’établissement d’un « parcours renouvelables » pour les emplois dans le secteur, afin d’accroître les compétences professionnelles en mettant l’accent sur les formations initiales et complémentaires et en finançant la mobilité géographique des travailleurs. Le SER propose également la mise en place d’une « étude impact climatique », placée directement sous l’autorité du 1er ministre, afin d’éclairer l’exécutif lors de potentiels arbitrages ministériels de politique publique, et d’éviter toute injonction contradictoire. Les experts du syndicat recommandent également « une ambition énergétique cohérente avec celle de l’Union Européenne pour la prochaine PPE », qui devrait porter le niveau à 41 % d’EnR en 2030.

Réindustrialiser la France, mieux piloter à long terme

Pour investir dans les matériaux qui deviennent critiques (cuivre, cobalt, aluminium, lithium), le SER soumet l’idée d’un programme industriel « France Renouvelables », d’une facilitation de la relocalisation des sites industriels pour valoriser les technologies innovantes et d’accompagnement de 1 000 PME et ETI du secteur afin qu’elles puissent diversifier leurs activités. Un pacte « Investir en confiance » sera également envisagé pour renouveler les modes de financement des projets EnR, au moyen d’un nouveau modèle de contrat d’achat public entre l’Etat et les producteurs et d’un fonds de garantie pour les contrats de gré à gré. Le but : « Réduire les risques perçus par les investisseurs, sécuriser les montages et les contrats des opérateurs », résume Alexandre Roesch, délégué général du syndicat. Le mouvement soutient également le lancement d’un programme national de sortie des énergies fossiles dans tous les secteurs économiques encore dépendants (transport, bâtiment, industrie) où tous les usages ne pourront pas être électrifiés. L’établissement de trajectoires budgétaires lisibles pour l’indispensable Fonds Chaleur ou le dispositif MaPrimeRénov’ permettront d’éviter des à-coups.

Les experts souhaitent le renforcement des capacités de l’Etat en termes de pilotage avec des moyens humains supplémentaires et le recours à des indicateurs de suivi et de reporting plus efficaces, notamment sur les délais d’instruction des dossiers, permettant de déceler plus vite d’éventuelles corrections à apporter au mesures de soutien. Le SER entend également déployer un programme national d’information sur les EnR, qui serait géré par l’Etat, garant de l’intégrité de l’information, « afin de combattre les fake news qui se répandent sur les réseaux sociaux », explique Jean-Louis Bal qui trouve cette idée « intéressant pour rationnaliser le débat, en le fondant sur des faits, ce qui permettrait de connaître la vrai perception de l’acceptabilité des renouvelables ». Enfin, la France devra se montrer exemplaire au niveau international, « avec la réorientation des soutiens aux énergies fossiles vers les EnR, car le changement climatique ignore les frontières », déclare le délégué général.

Un vaste programme donc, que certains candidats n’appliqueraient qu’avec une extrême parcimonie tant ils ont fait du refus de la transition écologique un véritable thème de leur campagne.
 

Quelques exemples de mesures pour des filières précises

Pour le soutien à la chaleur renouvelable, par exemple, qui se trouve être une grande oubliée de la politique énergétique française, le SER demande la mise en place d’une aide spécifique au remplacement des anciens appareils de chauffage au bois domestiques. « Il s’agira d’une sorte de prime à la casse pour gagner sur la qualité de l’air », précise Alexandre Roesch. Pour les EnR électriques, le syndicat avance l’idée d’un niveau de 18 GW d’éolien en mer dès 2035, et celle de lancer des appels d’offres pour de nouvelles concessions de STEP et d’hydroélectricité. Quant aux bioénergies, l’enjeu sera mettre en place une traçabilité robuste sur l’origine des produits, et de bénéficier du dispositif de soutien à l’innovation, « pour conforter la filière industrielle française ». 

Grégoire Noble
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