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La construction métallique résiste à la tension internationale

Grégoire Noble
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Acier brames

Suite à une année 2021 très positive, le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) espérait une année 2022 dans la continuité, avec une activité soutenue et de nombreux recrutements… Mais l’intervention russe en Ukraine pourrait tout remettre en cause. Explications avec Roger Briand (président du SCMF).

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Les adhérents du SCMF avaient tout pour être heureux : une activité soutenue de leur industrie, avec 4 Mrds € de chiffre d’affaires en 2021 (+8 % par rapport à l’avant-crise Covid) et cette tendance aurait pu et aurait dû se poursuivre cette année, en raison de carnets de commandes bien garnis (6 mois d’activité assurée). Mais c’était sans compter sur l’intervention russe contre l’Ukraine et l’importance de ces deux pays dans divers approvisionnements : 80 % des brames (blocs d’acier de plusieurs mètres de longueur et de plusieurs dizaines de tonnes) proviennent en effet des usines sidérurgiques russes et ukrainiennes… Et la flambée du prix du gaz pose également des problèmes aux industriels quant au prix de revient. « La situation est compliquée et il y a une surenchère sur les prix, avec une hausse de 300 €/tonne, similaire à ce que nous avions connu lors de la crise sanitaire », résume Roger Briand le président du syndicat. « Mais le marché résiste ! Et la conjoncture est favorable. Il y aura des risques de pénuries ponctuelles, mais pour les profils courants, il n’y aura pas de souci ». Une situation préoccupante qui pourrait entraîner des mesures de chômage technique et amener à revoir les quotas d’importation et d’exportation au niveau européen. En 2021, ce sont 780 000 tonnes d’acier qui ont été mises en œuvre, dans un marché tiré par les bâtiments industriels et de logistique. L’exportation représente 10 % de l’activité du secteur de la construction métallique.

Difficultés de recrutement en plus de l'approvisionnement...

Parmi les difficultés rencontrées par le SCMF, l’évaluation de l’impact carbone figure en bonne place. Les adhérents du syndicat s’estiment toujours « bloqués sur l’ACV dynamique et sur l’avantage injuste donné au bois ». Ils y voient un désavantage pour leur propre matière première recyclée et estiment que l’impact positif de l’économie circulaire est diminué de 40 % pour l’acier. L’allocation du carbone entre la fonte et le l’acier des laitiers de hauts-fourneaux, selon une méthode propre à la DHUP et convenue entre sidérurgistes et cimentiers, leur pose également problème. Or elle est « déterminante pour les fiches de déclaration environnementale et sanitaire de l’acier et l’évaluation de son impact environnemental ». Sur la question de la circularité de leur économie, le SCMF attend impatiemment la publication du cahier des charges des éco-organismes dédiés à la filière REP des déchets du bâtiment. Les adhérents du syndicat se considèrent comme des « metteurs sur le marché », notamment dans le cas des charpentes métalliques, et se sont engagés auprès de Valobat. « Le marché du recyclage des métaux est déjà en place et c’est un déchet à valeur positive. L’approche opérationnelle est déjà existante, l’éco-organisme aura donc un rôle dans l’approche financière, en soutien, sur les questions de traçabilité, de réemploi direct... ». La filière souhaiterait d’ailleurs que l’écocontribution soit transparente et visible sur les factures et qu’elle ne devienne pas une nouvelle taxe masquée et obscure. Quant aux difficultés de recrutement - communes à bien des pans de la construction - elles trouveront une réponse dans diverses opérations menées avec les conseils régionaux sur tout le territoire et sur une campagne de communication dédiée aux métiers du métal, opérateurs, assembleurs, soudeurs, monteurs, dessinateurs... Une vraie mine d'or pour les demandeurs d'emploi !

Grégoire Noble
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