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[Logistique urbaine] Point.P veut passer à l’hydrogène Hyliko

Stéphane Vigliandi
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Point.P - Camion hydrogène / Hyliko

Dans le but d’intensifier la décarbonation de sa flotte de camions de livraison, l’enseigne multispécialiste de Saint-Gobain expérimentera à partir de 2023 deux véhicules de 44 tonnes et 26 tonnes roulant à l’hydrogène vert. Avec l’ambition d’étendre « progressivement » cette solution en France.

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À l’instar de nombreux acteurs du négoce Bâtiment en faveur de la transition énergétique, le leader hexagonal des matériaux de construction continue de diversifier le mix énergétique de sa flotte logistique. Après l’adoption du GNV dès 2013 et du fret fluvial dans le cadre de sa démarche Évoluvert mis en place un an plus tôt, puis du biogaz et de l’électrique (camions et chariot de manutention) ou encore du déploiement d’IRVE dans l’une de ses agences parisiennes, l’enseigne souhaite se convertir aussi à l’hydrogène.

Dans un récent communiqué, elle mentionne un partenariat signé avec Hyliko « pour accélérer la décarbonation » de sa flotte de camions. Si cette molécule n’est peut-être pas – encore – aujourd’hui le Saint-Graal, son utilisation n’est pas nouvelle, mais n’a pas réussi à se faire une réelle place du fait de certains lobbyings.

Facturation à l’usage

En présentant son dispositif lors de l’édition 2021 de la SITL* (Semaine de l’innovation Transport & Logistique), Lionel Bertuit, le patron d’Hyliko, expliquait que « sur la base d’hydrogène vert produit à partir de pyrolyse de biomasse locale issue de déchets de bois, Hyliko ambitionne de fournir [dès 2023] un service clé en main incluant le financement de camions [via le leasing], porteur ou tracteur, dotés d’une pile à combustible, leur maintenance, l’hydrogène vert et les crédits carbone associés. Cette approche évitera aux transporteurs un investissement lourd grâce à une facturation à l’usage ». Point. P dit avoir sélectionné la solution de ce fournisseur qui garantit « une empreinte carbone négative » (lire encadré ci-dessous).

* Voir la vidéo de conférence de la SITL 2021 (curseur sur 35 mn 22).

Carbone… « négatif »

Avant qu’il n’étende « progressivement » le recours à la technologie hydrogène SuperGreen imaginée par Hyliko, le distributeur va exploiter à partir de l’an prochain deux camions utilisant ce biocarburant en région parisienne : un tracteur 44 tonnes et un porteur 26 tonnes doté d’un plateau-grue ; tous deux silencieux (selon la certification Piek) pour éviter les nuisances sonores en milieu urbain.

Depuis bientôt vingt ans, la filiale de SGDB France œuvre à réduire les émissions de sa flotte logistique du “puits à la roue” pour développer des solutions de transport alternatives. Son expérimentation avec la solution d’Hyliko durera jusqu’en 2025 et fera donc l’objet d’un premier retour d’expérience.

Fin 2015, à l’occasion des premiers pas de Point.P sur le GNV, Julien Merceron, à l’époque le directeur logistique de SGDB France, avait alors rappelé aux pouvoirs publics l’impérieux besoin de développer les stations de ravitaillement.

Mobilité lourde et TOP 50

La start-up française Hyliko qui est positionnée sur la décarbonation de la mobilité lourde, devrait ainsi ouvrir prochainement deux stations d’hydrogène sur le territoire et « une quinzaine d’ici à 2025 ». Elle vise une réduction de 1,5 million de tonnes de CO2 par an et rien de moins que 10 % du marché européen des poids lourds à hydrogène (environ 15 000 PL) pour un réseau de près de 230 stations de ravitaillement à la fin de l’an dernier (voir ci-dessous). À l’occasion de la 4e édition de l’European Startup Prize for Mobility, Hyliko est entré dans le très convoité Top 50 dévoilé le 25 janvier dernier. Basée rue de Galilée à Paris, l’entreprise créée en juillet 2020 entend bien faire en sorte que la technologie H2O tourne rond enfin... au plus vite.

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Point.P - Camion GNV 2015 - Villeurbanne
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Hyliko
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Hyliko
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Gaussin - Camions de manutation à hydrogène
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Sogestran - Barge automoteur hydrogène

Biomasse • Thermolyse et économie circulaire

Si certains experts estiment qu’actuellement le rendement de l’hydrogène pour véhicules n’est pas encore optimal, ce carburant s’inscrit dans une logique de boucle fermée. Il est produit par thermolyse de résidus de biomasse sourcée à l’échelle locale.

Il s’agit d’une valorisation de déchets de bois qui, sinon, se seraient perdus dans la nature. L’un de ses coproduits solides, le biochar, piège jusqu’à près de la moitié du carbone de biomasse entrante. Selon plusieurs rapports du GIEC, le biochar issu de la dégradation naturelle des déchets de biomasse est reconnu comme un puits de carbone.

Carte de France des implantations de stations hydrogène (source : H2-Mobile)

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Carte de France des stations à hydrogène - Au 31/12/2021

D’après l’enquête annuelle H2 Stations menée par le cabinet de conseil allemand LBST, l’Europe recensait 228 stations hydrogène fin 2021 dont 101 en Allemagne, 41 en France, 19 au Royaume-Uni, 12 en Suisse et 11 aux Pays-Bas.

Stéphane Vigliandi
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