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Interview croisée autour des tendances de l'isolation

Marc Wast
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C’est un nouvel exercice auquel nous nous sommes livrés en mettant en scène 5 interlocuteurs du monde du Bâtiment mais ayant souvent, de par leur fonction, une vision différente d’un même événement. C’est ce que nous voulions vérifier dans le secteur de l’isolation avec la perception de 5 personnes de terrain sur la sortie de la crise du Covid, l’impact de la RE2020, l’activité de cette année les dernières vicissitudes liées à la forte hausse des matières premières.

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Dans la 1e fenêtre (en haut à gauche) : Anthony Eyragne - Responsable des ventes Ursa - Auvergne - Jérôme Alex-Balzarini – Gérant de l’entreprise Alex-Balzarini (entreprise de construction)
2e fenêtre (en haut à droite) : Jean-Pierre De Almeida - Directeur commercial du groupe Etellin (enseigne Bigmat)
3e fenêtre (en bas à gauche) : Ludovic Delourme - Responsable de région Sud -Est Ursa France
4e fenêtre (en bas à droite) : Jean-Pierre Laherre – Directeur-général Ursa France

LE COVID, ET APRÈS…
On a déjà presque tout dit sur la crise sanitaire, ses tenants et ses aboutissants. Mais à l’heure où la sortie du tunnel se confirme d’ici quelques semaines, les témoignages de nos interlocuteurs du moment sont toujours dignes d’intérêt. À l’instar de Jean-Pierre de Almeida qui rappelle qu’après seulement 3 jours de fermeture des points de vente Etellin, le business a dû reprendre pour répondre à la demande des artisans qui voulaient au moins terminer les chantiers en cours. « Nous nous sommes vite adaptés en développant le click&collect et les livraisons directement sur chantier pour nos clients en compte. Le paiement en ligne s’est également généralisé, autant de procédures qui n’étaient le standard de notre fonctionnement jusque-là. » Et ce qui était du dépannage pour des professionnels qui se trouvaient en panne de matériaux, « s’est transformé, avec la reprise d’activité, en fidélisation de nouveaux clients puisque nous avons l’habitude de disposer d’un haut niveau de stock dans nos différents dépôts ».

Même son de cloche de la part de Jérôme Alex-Balzarini qui a vu son profil de clientèle changer drastiquement pendant ces mois de confinement. « Les particuliers, fuyant logiquement la promiscuité, ont disparu du paysage tandis que les commerces dits “non essentiels” ont profité de la trêve obligatoire pour se lancer dans des travaux d’isolation et d’embellissement. Depuis le début de l’année, les particuliers ont pris le relais et honnêtement, c’est un peu l’affolement du côté du carnet de commandes ».

RE2020, ENCORE DES INCONNUES
Alors que quelques arbitrages demeurent en suspens, la nouvelle réglementation, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, ne semble pas être une préoccupation majeure, pour le moment. Si pour le directeur commercial de Etellin, « cette nouvelle donne va certainement être synonyme de surcoût non négligeable, il semble acquis que le recours accru à des matériaux biosourcés risque de se heurter à la réalité purement économique ». D’autant, qu’à l’heure actuelle, « l’isolation en fibre de bois par exemple, que ce soit en neuf ou en rénovation, n’est retenue que pour des chantiers haut de gamme et pour lesquels la problématique de l’épaisseur n’est pas discriminatoire », explique Ludovic Delourme de Ursa France.

Côté matériaux justement, l’expérience démontre que le biosourcé n’est pas toujours la panacée pour des chantiers exigeants. « Un exemple révélateur est le chantier du parc Le Pal dans l’Allier qui, bien que la laine de bois ait été prescrite pour l’isolation, a basculé en laine minérale Pure One de Ursa pour des considérations de qualité de l’air », explique Jean-Pierre Laherre, d-g de Ursa. Qui ajoute que cet isolant, « lancé il y a plus de 10 ans maintenant était très en avance sur son temps puisque ses qualités environnementales font qu’il peut être prescrit dans le cadre de la RE2020 ».

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MATÉRIAUX : ENVOLÉE DES PRIX, APPROS CONTRARIÉS
Le bois, les métaux et les équipements techniques, entre autres, sont en première ligne en termes d’augmentation des prix et de retards de livraison. À moindre échelle, « les isolants sont néanmoins concernés avec un cours du styrène monomère qui flambe depuis plusieurs semaines, confie Jean-Pierre Laherre. Alors qu’habituellement les hausses de tarifs se limitent à une ou deux par an, actuellement, la volatilité est telle que les augmentations peuvent être mensuelles ». Pour la distribution, cette situation est intenable. « Nous essayons de faire notre métier le mieux possible en stockant un maximum de matériaux, aussi bien pour notre plan de vente que pour certains de nos bons clients, explique le représentant de Etellin. Car avec cette pénurie qui s’annonce, nous sommes extrêmement sollicités ».
Sur les chantiers, la situation se tend de plus en plus. « Avec les délais qui s’allongent nettement, pas toujours facile de tenir notre planning et de maintenir nos devis. Pour l’instant, notre date de validité reste à 3 mois, mais il n’est pas sûr que nous puissions garder ce délai dans les semaines qui viennent », s’inquiète Jérôme Alex-Balzarini.

Facteur aggravant, la pandémie a déstabilisé le marché international et les industriels n’ont plus vraiment de marge de manœuvre en termes de capacités de production. « Le boum de la demande est général. Nos usines tournent à plein régime et cette situation nous empêche d’alimenter autant que nous voudrions certains marchés plus demandeurs que d’autres, se désole le DG de Ursa. Néanmoins, nous sommes tous totalement mobilisés pour répondre à cette demande hors norme. Les délais sont encore “raisonnables” et la rupture de la chaîne d’approvisionnement n’est heureusement pas en vue ».
Sentiment confirmé par Jean-Pierre Almeida qui conclut : « C’est la force du partenariat que nous avons instauré avec Ursa depuis plusieurs années. La marque est attentive à nos préoccupations et il est possible d’anticiper les situations délicates en bonne intelligence. Ainsi, on se sent plus en sécurité et nous pouvons servir nos clients avec une certaine sérénité ». Propos recueillis par Marc Wast

Légende photo : Actuellement, les parcs se vident à vitesse grand V. La demande internationale, particulièrement forte, suscite quelques inquiétudes chez les négociants et chez les entreprises du bâtiment.

Des actions concrètes pour garder le contact
Comme la crise sanitaire n’est pas encore terminée, Ursa a perfectionné le dispositif mis en place en 2020 pour garder le bon contact avec ses clients.

- Un numéro de Service Clients : 01 58 03 52 00.
- Des rencontres en face à face (avec le respect des gestes barrières) en en e-visite via le site internet du fabricant.
- Le Service technique Allô Ursa au 0 800 208 800.
- Les actualités sur les réseaux sociaux.
- Accéder aux différents services sur l’application URSApp.

Marc Wast
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