France Fermetures a pris le “virus” de la digitalisation

EN PHOTO • Ce lundi 27 avril, les 17 chauffeurs de la filiale du groupe SFPI ont tous repris le volant pour livrer les clients dans le respect des consignes de sécurité sanitaire.

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[Zepros Bâti] Engagée dans une reprise contrôlée depuis le 27 avril, la filiale du groupe SFPI a réussi à maintenir un volant d’activité grâce au digital. Et prévoit d’inaugurer son investissement industriel à la rentrée.

Vendredi dernier, Mickaël Silva y est allé de son post sur LinkedIn : « Reprise d'activité chez France Fermetures... Plus que jamais à vos côtés, merci de votre confiance ! », écrit le responsable marketing de l’entreprise limousine. Une reprise certes « partielle », mais extrêmement sécurisée. Par exemple, la PME a bénéficié en fin de semaine dernière d’une commande mutualisée de 10 000 masques de protection auprès de sa maison-mère en attendant l’arrivée de nouveaux stocks – 50 000 masques permettant de tenir jusqu’à fin juillet. Et sur les routes, ce retour « progressif » s’accompagne également du «départ, dès lundi [27 avril 2020], de tous les camions France Fermetures ».

Depuis bientôt six semaines, seule une petite partie des 400 salariés était opérationnelle. « Nos équipes en télétravail ont assuré une permanence pour le centre d’appels, les formations on-line et la prise de commandes sur notre site web. Deux collaborateurs ont géré le service comptabilité : l’un pour régler nos fournisseurs ; l’autre pour surveiller les crédits-clients », détaille Arnaud de Seigneurens, le DG en poste depuis début 2018. Il n’était « absolument pas question de rompre la chaîne des règlements » au sein de la filière. Au tout début du confinement, il avait toutefois anticipé un niveau prévisionnel d’impayés clients. « Fin mars, nous étions malgré tout sur un retard important, souligne le dirigeant, sans divulguer de chiffres. Mais notre trésorerie demeure solide et nous sommes adossés à un groupe* qui reste à la barre pour piloter, entre autres, ce dossier. » S’il estime qu’il ne devrait « a priori pas y avoir de soucis de recouvrement en avril », Arnaud de Seigneurens s’interroge : « Tous nos clients seront-ils vraiment solvables à 100% à l’issue de la crise sanitaire ? ».

* Le groupe SFPI a enregistré un CA 2019 (à 562,5 M€) en hausse de +2,3 % et une marge brute à +0,4 point

EN PHOTO • Directeur général de France Fermetures, Arnaud de Seigneurens a travaillé de concert avec les partenaires sociaux pour préparer le plan de reprise. Avec, à la clé, beaucoup de réunions entre la DRH et le CSE pour valider tous les protocoles et gestes barrières. Des précautions que font respecter les responsables des 4 usines qui, dorénavant, portent aussi la casquette de “Référent Covid” en quelque sorte.

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En attendant, des volumes de commandes sont déjà rentrés en portefeuille. D’autant qu’avec la horde de chantiers mis à l’arrêt dans le BTP, l’activité a fondu comme partout. France Fermetures a réussi à sauver les meubles. « Grâce à notre site internet, nous avons pu enregistrer quelques commandes. Mais l’activité reste très faible comparée à la normale », concède néanmoins le manager. Des commandes que le spécialiste des menuiseries extérieures multi-matériaux et de solutions domotiques ne va « pas facturer tout de suite ». Le service Logistique-Expéditions était, lui aussi, à l’arrêt depuis le début du confinement. « Du 17 mars au 30 avril, aucune facture n'est envoyée, indique-t-il. Un principe de solidarité avec l’aval de note filière où beaucoup d’installateurs ont encore difficilement accès au domicile des particuliers pour la pose et les métrés. » Résultats ? Le fabricant-assembleur qui travaille à environ 80 % avec le segment de la rénovation et les particuliers, prévoit un repli de son chiffre d’affaires en 2020 ». Sans doute à peu près dans les mêmes eaux que le reste de la profession qui évalue les pertes d'activité entre -20 et -30%. Si les mesures de confinement lui ont permis de « réactiver » son plan de poursuite d’activité (PCA) en mettant en place des mesures d’adaptation physiques dans les bureaux et les usines pour respecter les distances de sécurité, il a mis à profit cette période pour, entre autres, actualiser l’ensemble de ses fichiers clients. D’ailleurs, France Fermetures va lancer la dématérialisation de toutes les factures plus tôt que prévue. « Le dossier devait être engagé au cours du second semestre initialement. Aujourd’hui, c’est l’un de nos quatre projets prioritaires », confie Arnaud de Seigneurens.

Outre la bascule de toute la téléphonie de l’entreprise vers la VoIP (“Voice over IP”, connexions 3G/4G ou wifi) pour faciliter désormais le télétravail des équipes support et des commerciaux, le fabricant a maintenu deux investissements industriels. À Boussac, dans la Creuse, l’usine de volets roulants va bénéficier d’une nouvelle ligne qui lui permettra de doubler ses capacités de mises à la teinte sur mesure. Elle sera, a priori, inaugurée courant septembre, à l’occasion des 75 ans de la marque. Dans le Cher, à Massay, son unité dédiée aux portes de garage disposera d’une nouvelle cabine de peinture qui fonctionnera dorénavant en mode hydro. Reste encore une grosse incertitude pour envisager un début de reprise… « Ce qui va évidemment primer à la sortie de cette crise, ce sera l’état d’esprit des Français et leur volonté – ou pas – d’entamer leurs projets de travaux lancés avant le Covid-19. Il faudra leur donner encore plus l’envie ! », admet le n°1 de France Fermetures. Sur ce sujet, la marque a sans doute “l’art et la manière”. Pour annoncer la sortie, fin 2019, de la nouvelle version de son volet roulant, le Novalis 3, elle s’était livrée à un exercice de style original sur les réseaux sociaux… S. V.

EN PHOTO • Le fabricant a établi un protocole de sécurité de 14 pages pour l’ensemble de ses services. Ici, extrait du document pour l’usine de Vierzon (Cher) diffusé au personnel depuis le 16 avril.

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