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Être charpentier en 2030, ça ressemblera à quoi ?

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Après avoir imaginé « Être maçon en 2030 », les Compagnons du Devoir ont mené une autre étude prospective, pour les charpentiers cette fois. Leur ambition ? Déterminer la place de ce métier dans le futur, avec les évolutions possibles des techniques et les attentes du marché, qui détermineront les compétences à acquérir et les évolutions à suivre.

Les rédacteurs ont donc tout d’abord envisagé sept avenirs distincts, du plus enviable – « Le futur souhaitable » où habitats ruraux et citadins s’équilibrent et où la qualité de la construction progresse grâce aux entreprises qui prennent leurs responsabilités – au plus terrifiant, intitulé « L’effondrement », qui évoque pêle-mêle le lobby industriel, l’emprise des GAFAM, l’ubérisation de la profession, le modèle transhumaniste piloté par l’intelligence artificielle et un modèle économique chaotique… En faisant la synthèse de ces hypothèses, les Compagnons optent finalement pour une chronologie intermédiaire où l’habitat urbain continue de se développer, avec de la densification (extensions, surélévations) et un vaste programme de rénovation. La transition numérique aboutit, avec une omniprésence du digital et la généralisation du BIM et de robots, mais ils entrevoient un rejet progressif du tout numérique et un retour vers des techniques traditionnelles.

Pour parvenir à garder le contrôle, les auteurs soulignent plusieurs conditions nécessaires, notamment une plus grande implication des hommes de terrain dans l’évolution réglementaire afin d’orienter davantage les choix, et valoriser leurs propres compétences. La pénurie de main d’œuvre créera une tension sur les métiers et la demande de la clientèle privilégiera un interlocuteur unique pour faciliter la réalisation des chantiers. Entré dans une économie de coût, le recours à la maîtrise d’œuvre sera réduit et compensé par les entreprises. Côté impacts, Les Compagnons du Devoir insistent sur le besoin de veille réglementaire simplifiée dès l’apprentissage, au moyen de supports extérieurs et de collaborations avec des entités spécialisées. « La logique est celle de l’anticipation du travail en équipe qui mobilise des outils comme la maquette numérique », écrivent-ils. Le travail en réseau s’imposera à tous.

Un métier qui a de l’avenir

Au point de vue de l’offre, il sera donc nécessaire de tisser ce réseau, de se former aux nouvelles technologies (e-learning, financements) et de proposer des accompagnements pour suivre les normes et réglementations. Les professionnels espèrent diverses formes de mutualisation pour les services et les moyens de production en atelier afin de réaliser des économies d’échelle et mieux travailler ensemble. La démarche « multi-compétences » pour les métiers de la charpente et de la construction bois semble privilégiée. Selon l’étude, « Les PME ont encore un bel avenir si elles répondent à leur clientèle en tout corps d’état ou en macro-lot, si elles sont force de propositions techniques auprès des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, et qu’elles puissent garantir leur obligation de résultat par leur technicité ». En tout état de cause, il apparaît très clairement pour les charpentiers que leur métier a un fort devenir devant lui, quel que soit le chemin emprunté.

G.N.

Grégoire Noble
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