Image
v3
Image
v2

En maison individuelle, la PAC reste (et restera) indétrônable

Grégoire Noble
Image
Partager sur

[Zepros Energie] Que choisissent les Français pour chauffer leurs maisons neuves ? Pompes à chaleur, chaudières au gaz, poêles au bois ou granulés ?... Avant l’entrée en vigueur de la RE2020 dans quelques mois, le baromètre Domexpo-Caron Marketing dresse le tableau des énergies de chauffage des pavillons en Île-de-France et en Province.

La prochaine réglementation thermique, qui fait la part belle à l’électricité (mais pas à l’effet Joule), semble consacrer le succès non démenti des pompes à chaleur. Mais quelle est la situation actuelle, en 2020 ? Domexpo, le salon permanent de la maison en Île-de-France avec quatre villages regroupant 60 pavillons, a chargé Caron Marketing de mener l’enquête sur tout le territoire français pour déterminer quelles étaient les énergies de chauffage les plus utilisées dans le neuf.

Dans son baromètre, qui s’appuie sur le recensement 2020 des constructeurs de maisons individuelles, il ressort que les pompes à chaleur (tous types confondus) sont les solutions les plus répandues avec environ 65 % de taux d’équipement. Cette part est en augmentation par rapport au dernier baromètre Domexpo, où les PAC étaient en dessous de 55 % sur l’ensemble du territoire. Le gaz naturel arrive en 2e avec « seulement » 19 % de part de marché dans l’individuel neuf. Il devance toutefois assez largement les énergies de la biomasse comme le bois et les granulés (7 %) ou le bois + convecteurs électriques en appoint (3 %). D’ailleurs, l’effet Joule seul, qui était le roi du chauffage dans les années 1990, ne représente plus que 2 % du marché aujourd’hui.

Image

Le cas particulier de l’Île-de-France

Dans le détail, les PAC air/eau dominent largement le marché puisqu’elles atteignent les 36 %. Les PAC air/air sont loin derrière, avec 12 %. Daniel Lair-Lachapelle, le président de Domexpo, analyse : « Installée dans presque 2 maisons neuves sur 3, la pompe à chaleur est prépondérante sur le marché. Mais ce sont désormais les solutions hybrides qui se développent le plus. Elles présentent de nombreux avantages : elles sont notamment moins chères en consommation immédiate, plus respectueuses de l’environnement et ne nécessitent qu’un seul abonnement électrique ». En effet, les PAC hybrides (avec panneaux rayonnants) atteignent désormais les 17 % de taux de pénétration du marché global. Quant à l’hybridation PAC+gaz, elle reste confidentielle, avec entre 1 et 2 %.

L’Île-de-France, très densément urbanisée et disposant d’un accès facilité au réseau de gaz, présente une situation légèrement différente. Les PAC air/eau y sont ultradominantes (44 %) mais le gaz naturel s’accroche (29 %). Les parts de marché des autres solutions sont donc réduites (PAC air/air et PAC hybrides oscillent entre 8 et 10 % chacune), tandis que les solutions biomasses sont très minoritaires (4 % pour bois et granules). Le président de Domexpo poursuit son analyse : « Avec l’entrée vigueur de la RE2020, le 100 % gaz pourrait être amené à disparaître des logements neufs. Si cette disposition se confirmait, cela aurait un impact non négligeable sur les budgets des ménages accédants les plus modestes, car dans les régions climatiques du Nord de la France, la solution gaz reste à l’usage plus intéressante que l’électricité ». Si le gaz n’est pas formellement interdit, le seuil fixé dans l’individuel à 4 kg CO2/m²/an empêchera de fait l’installation de la plupart des solutions existantes.

G.N.

Les acteurs du gaz (renouvelable) déçus

Le chauffage au gaz, qui équipe donc aujourd’hui moins d’une maison neuve sur cinq en France, est une solution qui semble écartée par les pouvoirs publics, lancés dans la chasse au carbone. Le président de Coénove, Bernard Aulagne, déclare : « Nous sommes déçus par la volonté exprimée, voire la fierté, de sortir du gaz de la construction neuve, sans distinguer le gaz fossile du gaz renouvelable. Proposer un seuil carbone en exploitation à 4 kg CO2/an.m² en maison individuelle dès 2021 – seuil, soit dit en passant, bien plus faible que les valeurs proposées lors de la concertation – revient à exclure rapidement les chaudières au gaz THPE de ce marché ». Il admet toutefois que pour le logement collectif, le seuil fixé à 14 kg CO2/an.m² « laisse une place à toutes les solutions performantes ». Toute la filière redoute que l’abandon de toute solution gaz à l’avenir ne pénalise le biogaz, pleinement renouvelable, dont le marché ne saurait se développer sans débouchés…

Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire