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Ces technologies qui veulent rendre l’air plus respirable

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Indicateur de composés organiques volatils, logiciel de prédiction de la qualité de l’air intérieur, solution de purification pour le tertiaire ou moquette qui capture les poussières pour en faciliter l’élimination, toutes sortes de technologies ont été distinguées lors des Trophées Bâtiment Santé 2019. Tour d’horizon.
La qualité de l’air intérieur (QAI) est aujourd’hui un enjeu primordial pour le secteur du bâtiment, où nous passons le plus clair de notre temps alors que l’atmosphère y est souvent plus polluée qu’à l’extérieur. Pour y remédier, les industriels rivalisent d’ingéniosité et proposent des solutions de détection ou d’épuration dont certaines ont été récompensées dans le cadre du concours d’innovations Trophées Bâtiment Santé 2019, présidé par le docteur Suzanne Déoux. Le palmarès, qui compte également des projets immobiliers ou des technologies liées à l’acoustique et à d’autres notions de confort, fait toutefois la part belle à la chasse aux polluants et allergènes.

Diagnostic rapide par colorimétrie

C’est notamment le cas de Feel’Air, un indicateur de formaldéhyde, mis au point par Ethera. L’outil, voulu le plus simple possible, se compose d’une carte pourvue d’un matériau nanoporeux qui capte spécifiquement le composé organique volatil et se colore en fonction de sa concentration. L’application mobile permet ensuite, à partir d’une simple photo de la carte, d’estimer la teneur entre 0 et plus de 100 µg/m3, selon trois paliers établis suivant les « valeurs guides pour l’air intérieur » du décret de décembre 2011. Le jury précise avoir apprécié la mesure rapide et efficace, et le coût maîtrisé de 10 € par pièce mesurée, tout en souhaitant que le prix soit encore abaissé pour le généraliser plus facilement.

Le BIM de la QAI

Dans la même catégorie « Mesures QAI innovantes », le logiciel Indalo d’Octopus a décroché une mention spéciale du jury. Il se présente comme une solution de simulation de la qualité de l’air intérieur, avant même la construction d’un bâtiment, en tenant compte des matériaux qui seront mis en œuvre, du système de ventilation, de l’occupation des locaux, du mobilier et des sources de pollutions extérieures. Fort de ces données, il calcule les concentrations de 650 composés organiques, de particules en suspension PM2,5 et PM10, d’oxydes d’azote (NOx) et d’ozone. La solution est compatible avec le BIM. Le jury a souligné « la bonne évolution du produit depuis l’obtention du Coup de cœur lors des Trophées Bâtiment Santé 2017 ».

Filtration active pour le tertiaire

Du côté d’Air Liquide, on met au point une technique de purification de l’air intérieur pour des applications industrielles, qui se base sur la filtration par adsorption-résorption (les amines solides sur silice amorphe et charbon sont ainsi régénérées pendant la nuit, à basse température et sans émission de sous-produits). La filtration concerne le CO2, les COV, le formaldéhyde et les particules fines. L’offre de fourniture d’un air recyclé sain « Air as a Service » se compose d’une unité modulaire d’épuration qui vient se connecter au système de traitement de l’air et de capteurs capables d’assurer le contrôle à distance, pour des surfaces jusqu’à 2 000 m2 de bureaux. Les membres du jury ont souligné que cette technologie s’inscrivait dans l’esprit de la loi ESSOC, permettant de déroger à certaines règles pour innover.

Moquette musclée qui retient les particules

Dans la catégorie « Produits innovants », c’est la moquette Desso Airmaster qui a obtenu une mention du jury. Composée de fibres polyamide avec un dos en polyoléfine, elle capte et retient les particules inférieures à 10 µm de diamètre, grâce à ses poils fins, tandis que les plus grandes sont fixées grâce aux poils plus épais. Une structure qui empêche leur remise en suspension et facilite leur élimination lors de l’aspiration (+16 % par rapport à une moquette standard). D’où une concentration de particules 4 fois moins élevée dans les locaux équipés. Le jury estime que cette réponse lowtech est très accessible et qu’elle intègre en sus une vision d’économie circulaire cradle to cradle.
G.N.
Grégoire Noble
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