Wienerberger se porte acquéreur de Terreal

Même si les marques Koramic et Aléonard bénéficient d’une très belle image, dans les faits, elles sont loin de rivaliser en termes de volumes de ventes avec les autres grands acteurs des solutions de couverture en terre cuite.
« Alors qu’a contrario, la majorité du CA de Terreal est réalisé avec les gammes “toiture en pente”, déclare Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger France. Un facteur primordial pour notre groupe qui, depuis toujours, travaille à rendre l’enveloppe du bâtiment plus performante, isolante et capable d’en réduire l’empreinte carbone. L’intelligence du toit, en somme, qui passe également par la production d’énergie solaire ».

Le marché de la tuile en France ayant toujours une porte régionale, voire locale, Wienerberger est resté cantonné dans l’Est du territoire où il compte 2 sites de production dédiés à la tuile mécanique dans le Doubs et Bas-Rhin (Tuiles Koramic) et un autre dans l’Yonne (Tuiles Aléonard). Une couverture géographique qui reste donc limitée comparée aux 16 usines Terreal (toutes activités) présentes sur le territoire français.

« Une complémentarité territoriale qui s’accompagne d’une politique d’acquisitions récentes (rachat de Achard fin 2017, par exemple) qui permet de proposer une offre complète de systèmes pour les toitures et ce, sur l’ensemble de la France, explique le dirigeant. Côté produits, la complémentarité s’exerce essentiellement sur les éléments de  grande longueur  (linteau, coffre de volet roulant, et brique hauteur d’étage) dont nous ne disposons pas. Pour revenir à la couverture, Terreal a été précurseur dans le domaine du solaire et cette expérience nous sera d’une grande utilité pour progresser. »

Si le rachat est autorisé, ce ne seront pas moins de 29 sites de production (dont 16 pour la France) qui viendront s’ajouter à l’actuel parc de Wienerberger, soit une augmentation de l’ordre de 15%. Un nombre non négligeable qui va nécessiter le partage des meilleurs savoir-faire en termes de process de fabrication et de gestion de l’énergie dans le cadre de la réduction drastique des émissions carbone demandée au secteur industriel.

« Cette démarche fait partie de la stratégie globale du groupe en vue de réduire de 40% notre empreinte carbone en 2030 par rapport à 2020, précise Frédéric Didier. Si nous travaillons, entre autres, à l’électrification des fours et à l’utilisation du gaz de synthèse, Terreal s’est orienté vers l’adaptation de certains de ses fours au biogaz et au développement à grande échelle de l’énergie solaire en partenariat avec Total Energies ». Autant d’expériences différentes qu’il convient d’utiliser à bon escient.

Bien évidemment, toutes ces projections restent soumises à la consultation du CSE de Terreal et ne pourront se concrétiser qu’après l’approbation des autorités de la concurrence. Le bouclage de l'opération est prévu dans le courant de l'année 2023. Le financement de cette opération, historique pour le groupe autrichien, se fera par la trésorerie, des prêts bancaires et des actions propres de Wienerberger, ce qui lui permettra de conserver un bilan et des liquidités solides. Pour l'instant, Terreal continuera à gérer ses activités de manière totalement séparée.