Hausse de l’énergie : baisse de régime chez Terreal

L'usine Terreal de Roumazières emploie 350 personnes et sort chaque année 200 000 tonnes de tuiles. La majorité de la production (90 %) est destinée aux négoces de la façade atlantique et n’est pas concernée par cet arrêt.  « Les 10 % restants sont des tuiles plates pour le marché belge et du nord de la France. Nous sommes sur une technologie de cuisson très rapide, 4 heures au lieu de 20 à 24 h, et qui demande quasiment 3 fois plus d’énergie qu’une ligne classique », précise Jean-Baptiste Fayer qui poursuit : « Nous avons déjà augmenté le prix de ces produits il y a quelques mois. Aujourd’hui, nous perdons de l’argent sur chaque chantier. Il faudrait encore multiplier par deux nos tarifs pour que ça reste rentable, ce n’est économiquement plus viable de poursuivre comme ça ». Une vingtaine de salariés en CDI sont concernés par cette mise en sommeil. Ils seront répartis sur une des trois autres lignes de production, entraînant de fait la non-reconduction d’une vingtaine d’intérimaires.

La direction du groupe n’a pas annoncé de date pour la remise en route de cette ligne : « Ça dépendra de l’évolution du prix des énergies », avance le directeur général. Les questions énergétiques sont au cœur des préoccupations de Terreal depuis plusieurs années. Il confirme d’ailleurs que plusieurs dossiers sont sur la table, notamment la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables comme le biométhane, la biomasse ou encore le solaire. Ce dernier est déjà bien présent dans les usines du groupe et notamment au sein de l’unité charentaise où 20 % de l’électricité est produite grâce à des panneaux photovoltaïques. « Nous voulons atteindre 100 % à l’échelle nationale à l’horizon 2030. Pour y arriver, nous avons signé un accord avec TotalEnergies pour la création de 8 centrales photovoltaïques sur nos anciennes carrières ; une est d’ailleurs programmée sur Roumazières ». Les ambitions de Terreal en matière de réduction d’empreinte carbone sont importantes puisque le groupe ambitionne de baisser ses émissions de CO₂ de 30 % en 2030 et de 80 % vers 2050. « Nous avons engagé un programme sur 10 ans pour développer des technologies d’échangeur de chaleur, de rénovation de nos fours et de notre parc de réfractaires. Nous travaillons en permanence sur l’amélioration de nos procédés, la diminution de nos taux de rebut et l’efficacité énergétique », conclut le représentant de ce groupe qui emploie 3 400 personnes dans le monde pour un chiffre d’affaires de 300 M€ en 2022.