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[Etude défaillances d'Altares]  : faut-il s'inquiéter pour le Bâtiment

Marie-Laure Barriera
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Tribunal de commerce

L’étude Défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 3e trimestre 2022, publiée par Altares révèle une forte progression mais loin encore des niveaux de 2019. Si certaines activités du Bâtiment commencerait à être touchées, le bilan mérite des nuances.

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Le dernier bilan publié par le Groupe Altares fait ressortir une accélération des procédures judiciaires au troisième trimestre. Au total, tous secteurs confondus, 8950 procédures collectives ont été ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre soit une augmentation de 69% par rapport à l’été 2021, et un niveau revenu à celui de 2020.

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Tableau Défaillances tous secteurs sur 10 ans

Mais si cette augmentation peut faire craindre le pire, elle est à relativiser par rapport au chiffre de fin septembre 2019 qui enregistrait 53 500 procédures, et également par des niveaux de comparaison bas. Dans les enseignements généraux tirés par Altares, le commerce de détail reste particulièrement touché, tout comme la restauration et les services à la personne, mais l’étude montre que cette fragilité commence à concerner également le monde du Bâtiment, second œuvre, fabrication et négoce de matériaux en particulier. Même si le rythme d’augmentation est bien moins rapide.

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Tableau Défaillances Bâtiment et Energie Altares

Dans le détail, le gros œuvre parait encore épargné avec 566 procédures (+ 27 %), en revanche le second œuvre avec 1060 procédures atteint +81%. Les travaux publics limitent également la casse (113 ; +49 %) mais reviennent au niveau du 3e trimestre 2019.
L’immobilier est lui aussi plus impacté avec une progression de +83% dans la Promotion et +71% chez les agences immobilières. 
Toujours sur les secteurs liés à la construction, cette fois dans l’industrie, le troisième trimestre touche plus durement la fabrication de matériaux avec des procédures en hausse de 70%, tandis que de l’autre côté de la chaine, le négoce de matériaux de construction est lui aussi à +72%. Si ces pourcentage de progression semblent très élevés, là encore il faut nuancer car le niveau de procédure est encore en-deçà de celui de l’été 2019 (62 contre 100).



« L’hypothèse d’un volume de défaillances d’entreprises contenu sous la barre symbolique des 40 000 en 2022 reste à ce stade plausible mais compromise. Le risque de pénurie d’énergie et l’envolée des prix complexifient fortement l’équation budgétaire des prochains mois pour de très nombreuses entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. D’autant qu’au-delà des factures qui flambent, s’ajoute la problématique du remboursement des dettes (classiques et/ou PGE) ou auprès des Urssaf. La remontée des défaillances d’entreprises qui semble donc bien irréversible se poursuivra en 2023. Anticipation et prévention, resteront les mots d’ordre. » Thierry Million, directeur des études Alatres

Marie-Laure Barriera
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