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Adapter aussi la rénovation au changement climatique

Grégoire Noble
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Cour des comptes

Nouveau rapport de  la Cour des Comptes sur la rénovation énergétique. Cette fois, elle s'interroge sur l'adaptation des travaux soutenus financièrement par rapport au changement climatique et à ses conséquences physiques. 

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« Avec 3,1 Mrds € de subventions versées en 2022, le dispositif MaPrimeRénov’ constitue le principal outil [de la politique de rénovation du parc résidentiel], devant l’application du taux réduit de TVA à 5,5 %, l’allègement des coûts de travaux par les CEE et l’éco-prêt à taux zéro ». L’introduction du chapitre dédié à l’adaptation des logements au changement climatique, dans le rapport annuel de la Cour des comptes, est factuelle. Les chiffres annoncés sont les suivants : MaPrimeRénov’ : 3,1 Mrds € ; TVA à 5,5 % : 1,91 Mrd € ; CEE : 1,8 Mrd € ; CITE : 0,1 Mrd € ; Eco-PTZ : 0,04 Mrd €. Soit un grand total de 6,95 Mrds € pour 2022, un chiffre inférieur à ce qu’il était en 2021 (-8,1 %).

Les sages de la rue Cambon notent : « MaPrimeRénov’ a répondu à ses objectifs quantitatifs, portés en 2021 à 700 000 logements/an, pour des travaux simples ciblant principalement les propriétaires modestes et très modestes de maisons individuelles ». Ils soulignent que le dispositif d’aide porte principalement (3/4) sur des opérations de changement de chauffage et pour un quart à celles liées aux travaux de ventilation et d’isolation. « Les rénovations globales, qui contribuent davantage à l’adaptation des logements que les gestes de travaux isolés, représentent seulement 3 % des surfaces rénovées ». D’où l’accent qui aurait dû être porté sur le nombre de rénovations globales à mener en 2024 (200 000, soit un triplement par rapport à 2022). La Cour des Comptes évoque la possibilité d’embarquer le confort d’été dans les travaux, dès cette année et d’intégrer les protections solaires dans le périmètre des travaux éligibles. Car l’institution publique s’inquiète du manque d’adaptation du parc bâti au bouleversement climatique.

Canicule, inondations, déformation des sols... S'adapter à tout ?

Un peu plus loin dans le rapport public, les experts écrivent : « Aux crédits de MaPrimeRénov’ subventionnant les travaux d’isolation et de ventilation (1,3 Mrd € sur la période 2020-2022) s’ajoute une partie des crédits du Fonds de prévention des risques naturels majeurs ». Ce dernier, doté d’un peu plus de 200 M€ en 2023, reste principalement consacré aux contrats de plan État-région et au rachat de biens soumis à un risque immédiat, en vue de leur démolition. Les auteurs notent : « Le coût prospectif de l’adaptation des logements existants n’est aujourd’hui pas chiffrable, faute de données techniques et d’objectifs définis. Le coût global dans la prise en compte du confort d’été dans MaPrimeRénov’ est inconnu, en l’absence d’une connaissance précise du besoin et des paramètres retenus ». Les auteurs s’interrogent sur l’inclusion d’autres travaux pour le bâti existant, comme la prévention des risques d’inondations ou le retrait-gonflement d’argile, au titre de l’adaptation au changement climatique. La Cour des Comptes recommande de soutenir et accélérer les projets de R&D et expérimentations relatifs à ces risques et de sensibiliser régulièrement le grand public.

Grégoire Noble
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