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En 2022, le négoce décoration « sous haute tension » (FND)

Stéphane Vigliandi
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Showroom d'un négoce Décoration.

Malgré une croissance de façade, l’exercice 2022 aura été « une année paradoxale pour le négoce décoration » selon l’observatoire DécoData de la Fédération nationale de la décoration (FND). Alors que les fabricants ont vu leurs volumes de ventes diminuer de 2,5 % à destination des marchés BtoB, la distribution a enregistré de son côté une érosion d’activité d’environ 9 %.

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C’est un bilan 2022 plutôt mitigé que vient de dresser la FND. À un peu plus de 2,6 Md€ de chiffre d’affaires (+3,4 %), l’activité des négoces a amélioré ses très bons scores de 2021 qui, eux, avaient déjà nettement rebondi par rapport à 2019 avec une activité cumulée en hausse de +12 % en données corrigées.

Les ventes ont toutefois joué au yo-yo selon DécoData*. Après une stagnation au deuxième trimestre, la profession a vécu « un second semestre particulièrement fort », constate la FND. Comme les autres filières du négoce Bâtiment, les enseignes du secteur restent au-dessus de leur niveau d’avant la pandémie.

N’empêche, dans un contexte persistant de hausses tarifaires sur l’amont industriel (voir ci-dessous), cette relative performance de 2022 questionne la FND. D’autant que les autres acteurs du négoce ont affiché l’an dernier des performances en valeur de +6 % à +11 %, voire +13 % en fonction des marchés (matériaux, bois, quincaillerie, matériel électrique, sanitaire…). À l’exception notable des aciers où l’activité en volume se sera contractée de -9 % à -11 % selon les enseignes.
* DécoData s’appuie sur les données d’un panel représentatif de plus de 1 000 points de vente sur un réseau national d’environ 1 620 sites (à date) qui adhèrent à la FND.

« Alors que 2021 restera marquée par une belle reprise post-confinement, le négoce décoration a dû affronter des vents contraires en 2022. »

Resserrement des marges

À la tête de la FND, Philippe Poujol estime que « 2022 est une année qui interroge » alors que le marché de la finition a plongé en volume à hauteur d’environ -9 %. « Ce différentiel de douze points entre la valeur et les volumes de vente indique un marché artificiellement boosté par l’inflation », souligne ce négociant de la région angevine.

Et de poursuivre : « Contrairement à 2021, notre profession n’a pas pu faire passer, loin s’en faut, toutes les hausses tarifaires l’an dernier. L’effet prix a masqué un resserrement des volumes et des marges de nos adhérents, à l’image de ce qu’ont pu vivre nos clients et nos fournisseurs ».

S’agit-il pour autant d’un décrochage du marché ? À l’image du mouvement constaté dans les magasins de bricolage, les clients particuliers ont beaucoup moins fréquenté les showrooms des grossistes l’an dernier après avoir massivement acheté durant les phases de confinement.

Mais grâce au « bon niveau de remplissage des carnets de commandes de la clientèle professionnelle », le négoce a réussi à « amortir en partie les chocs négatifs », souligne-t-on à la FND. Selon la Capeb, les carnets de commandes des entreprises artisanales (tous corps d’état confondus) étaient de 96 jours début janvier 2023 contre 75 jours en janvier 2020. Une évolution néanmoins en pente douce depuis maintenant un an…

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FND - Indice DécoData 2022
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FND - Indice DécoData 2022
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FND - Indice DécoData 2022.

Négoce Décoration • Tableau de bord par univers

• Peinture → Dynamisme confirmé pour les solutions pour façade, notamment l’ITE.

• Revêtements → Bonnes performances en sols portées par les innovations et la pose modulaire. Maintien d’activité pour les supports muraux grâce aux bons scores du segment des tapisseries panoramiques.

• Gros matériel → Poursuite de la politique d’investissement des clients pros (ventes à +3%).

• Consommable → Ventes dans la moyenne du marché.
(Source : FND, DécoData)

Forte inflation sur l’amont industriel en 2022

• Résine époxy à +110 % ; pigments tels que le dioxyde de titane à +70 %.

• Emballages à +70 % pour les pots et fûts métalliques ou en fer blanc.

• Transport longue distance : +18,5 % pour les poids lourds roulant au gazole et +43,3 % pour ceux roulant au GNL.
(Sources : Fipec, Sipev)

Stéphane Vigliandi
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