RenoDays : pourquoi ces enseignes y ont exposé

Dans le hall 6 du parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, c’est un salon un peu sur le “mode Vivatech” qui s’est tenu la semaine dernière. Avec plus d’une centaine de stands, des masterclass, des workshops, des débats en direct et un immense bar au cœur du hall 6 − alias le “Café de la Rénovation”.

Le forum RenoDays a même accueilli Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. Quel était l’objectif de ce salon ? Décrypter les problématiques et les enjeux de la rénovation. On sait que l’État incite à “boucher” les passoires thermiques. Mais avec qui, comment, quelles primes… ? Le marché est considérable. Pourtant nombre de professionnels de la filière y perd parfois son latin.

Voilà pourquoi Brico Dépôt avait dépêché Peggy Sadier, sa directrice de l’innovation, de la transformation, de l’e-commerce et de l’expérience clients. Elle a expliqué lors d’un débat sur BatiRadio le fonctionnement de l’aide à la rénovation énergétique mise en place avec son partenaire Ynergie.

Là encore la démarche se voulait très pédagogique. Brico Dépôt rabat les candidats à une rénovation énergétique simple ou globale vers son partenaire pour un diagnostic, puis une prise en charge par des artisans. Depuis le lancement de l’offre, 82 % des dossiers concerneraient une rénovation globale. À ce stade, Brico Dépôt n’y gagne qu’une commission d’apporteur d’affaires sans vendre de produits.

Toutefois Peggy Sadier a révélé qu’un deuxième étage de la fusée se mettait en place avec une offre étoffée ; tant au sein de l’enseigne de Kingfisher France que chez son partenaire Ynergie. 

Pas impossible que Brico Dépôt devienne un acteur encore plus impliqué dans les mois à venir. Si la rénovation énergétique représente aujourd’hui 10 % à 15 % du chiffre d’affaires de Brico Dépôt, il y a fort à parier que ce taux pourrait encore fortement progresser.

C’est aussi le cas pour Leroy Merlin qui développe dans chaque magasin des RRE (référent rénovation énergétique). Leur rôle consiste à dessiner le projet des clients, le mettre dans le bon ordre et le confier soit à Kbane (concept d’Adeo), soit à des artisans. Avec, à chaque fois, une prise en charge comme mandataire des primes, voire une aide au financement.

La clé de l’offre de Leroy Merlin réside dans la taille de son “armée” d’artisans RGE. D’où sa présence d’ailleurs sur le forum RenoDays avec une panneau qui ne tourne pas autour du pot et clame : « Artisans, si on faisait équipe : plus de chantiers, moins de papiers, rémunération au juste prix… ». Le leader manager de ce projet, Fatah Rezzaï, était d’ailleurs sur le salon.

De son côté, Saint-Gobain Distribution Bâtiment France était présent via ses deux enseignes phares Point.P et Cédéo. Avec, à la clé notamment, un masterclass consacré aux aides à la rénovation énergétique, un workshop sur les services digitaux ou encore la participation de Bertrand Alard (directeur marketing de Point.P) à un Rénotalk sur le thème “Rénover, une question d’offre”.

Les prochains Renodays auront lieu en 2025. Cependant le sujet de la rénovation globale et performante des logements sera largement au programme de la prochaine édition du Mondial du Bâtiment (Batimat, ÉquipBaie, MétalExpo, Interclima, IdéoBain) : le grand rendez-vous de la filière qui déroulera du 30 septembre au 3 octobre 2024 à la Porte de Versailles (Paris).

Leroy Merlin était aussi présent sur ce forum avec l’association “Stop à l’exclusion énergétique” dont l’enseigne est un des soutiens les plus actifs. Lors des RenoDays, ensembles, ils ont permis à des dizaines de personnes de réaliser une fresque de la précarité énergétique.

Son principe ? Les acteurs de ce moment ludique mettent en relation des cartes contenant une image et un propos. Et c’est vrai qu’en reliant ces cartes, on fait sienne la problématique.

On est dans « l’inter ligare » − c’est-à-dire : lier les choses entre elles. Ce qui donne une intelligence du problème. Le “fresqueur” découvre, par exemple, qu’un habitat insalubre provoque quasiment à coup sûr des échecs scolaires. Bien sûr que l’on pouvait s’en douter.

Néanmoins, la fresque permet de chiffrer le bond des résultats scolaires une fois le logement rénové. Même la ministre Agnès Pannier-Runacher s’y est penchée aux côtés de Gilles Berhault, secrétaire général de “Stop à l’exclusion énergétique”, et de son président Bernard Saincy.