À Paris, Mr Bricolage prend un air de Gaîté

Les Ateliers de la Gaîté ont enfin ouvert leurs portes le 19 octobre à côté de la gare Montparnasse. Ce centre commercial qui abrite un Mr Bricolage et un Truffaut devait ouvrir en avril, c’est dire le décalage et l’impatience des enseignes… et du couple de franchisé dans le cas de Mr Bricolage.

Entre trac et impatience nous les avions rencontrés quelques jours avant l’ouverture. Peggy et Laurent Cabanis ont eu chacun une autre vie outre-Atlantique. L’un dans la finance à New-York, l’autre dans le monde du cinéma, celui d’Hollywood à Los Angeles. Autant dire que la probabilité qu’ils se rencontrent tous les deux était sans doute assez faible et celle de devenir franchisé Mr Bricolage quasi nulle.

Mais chacun revient à Paris. Le couple se forme il y a cinq ans avec très vite la même envie de changer de vie, de créer ensemble. Mais quoi ? Un commerce. Ils se rendent au salon de la Franchise. Chez Picard qui les prennent un peu de haut, ? Chez Bricomarché... pourquoi pas ? Mr Bricolage n’était pas encore dans leur liste. Les deux ex-Américains ont une image d’enseigne un peu ringarde : « Nous avons découvert qu’en réalité elle avait beaucoup changé ».

La rencontre avec Jérôme Fournier, ancien responsable de la franchise Mr Bricolage – et actuellement en poste chez Monoprix – aura été déterminante. Le courant passe. Seulement voilà : la première cible de magasin proposée ne leur convient guère. Un peu déçu, le couple retrouve le sourire quand Jérôme Fournier leur annonce que les franchisés du projet Gaîté se sont désistés.

Le mariage paraît possible. Le couple qui a quatre enfants, mais aucun en commun, a trouvé son bébé : il s’étalera sur moins de 700 m² à côté de Montparnasse. Ils sont huit en tout sur le magasin : les franchisés, le directeur (un ex-Leroy Merlin dont l'expérience rassure les nouveaux investisseurs) et cinq salariés.

Encadré entre une salle de fitness et un magasin de jouet, le magasin est implanté en sous-sol. Pas un problème à Paris où tout le monde connaît le succès du sous-sol du BHV ! Juste au-dessus, Food Society occupe l’espace en grande partie avec force tables et propositions culinaires.

A noter la présence au-dessus du Truffaut rutilant. On l’a compris Mr Bricolage ne développera pas le rayon jardin. « Même si nous avons quelques produits et un peu de petfood », sourit Dominique Vasseur, directeur de la stratégie de Mr Bricolage.

En réalité, l’essentiel est ailleurs dans ce concept City. Justement avec les Essentiels, ce rayon qui conduit jusqu’aux caisses avec ici des gants, là des piles, l’équipement habituel. De l’autre côté de cette zone d’accueil, la zone entraide avec sa table , son atelier, ses services. Ici, tout est réduit et densifié. Mais ceux qui ont un projet, une demande peuvent s’y retrouver.

« Un vrai lieu de proximité ! », explique Dominique Vasseur. Et de facto, un client vient sous notre nez se faire scier une plinthe achetée sur place par le directeur du magasin. Il faut dire qu’il n’y a pas ici d’atelier de découpe de bois. D'autres services sont affichés comme la livraison à domicile, avec le désormais célèbre vélo cargo, l’éternel corner Loxam.

Toujours à l’entrée, au centre, c’est la Déliverie avec sa table et ses ordinateurs qui ouvrent à 7 000 références de plus que les 12 000 à 14 000 du magasin, à commander en ligne cette fois avec l’aide du vendeur. Il y a bien sûr ces casiers où attendront les produits une fois livrés.

Côté rayons les solutions Inventiv, conçue au départ pour border le magasin, sont devenues les Projets du Week-end. Il s’agit d’un rayon qui met en scène immédiatement à l’entrée deux à trois projets à réaliser en 48 heures, ainsi que tous les produits nécessaires pour y parvenir.

« Nous créons ces projets avec l’aide de nos brico-testeurs qui sont plus de 3 500, insiste Dominique Vasseur . C’est notre lien avec le terrain et nous allons continuer à développer cette relation. » Le jour de cette inauguration, le rayon propose "Installer son espace télétravail", un peu plus loin un "Projet dressing" ou "Embellir son espace nuit !". Avec, à chaque fois, le montant de l’investissement. Le reste du magasin s’égrène autour des rayons indispensables avec quincaillerie, outillage, robinetterie, bois, électricité, plomberie, décoration, etc.

En parlant de déco, les clients peuvent solliciter une architecte d’intérieur partenaire du magasin. Il y a même un rayon accessoires de vélo. « On est à Paris ! », rappelle Dominique Vasseur. Reste à compter les sorties caisses et nos jeunes franchisés de 49 et 52 ans sauront si leur investissement est bon. Si c’est le cas, ils ne sont pas contre investir encore ! Qu'on se le dise ! Pierre Dieuzeide (Zepros Habitat), avec Stéphane Vigliandi