L’Orcab résiste bien malgré la crise

À La Beaujoire (Nantes), les 20 et 21 mars, la cinquième édition du salon des Artisans en Coopérative organisée par l’Orcab aura réuni, sur 7 400 m², 490 fournisseurs référencés au niveau national sur les 680 qui approvisionnent le réseau. C’est trente de plus par rapport à l’édition 2022. Stéphane Windsor, le directeur général de l’Orcab, y voit là « une belle dynamique dans un contexte morose ».

À l’occasion de ce rendez-vous biennal qui « n'est pas un salon commercial », 10 000 patrons et salariés artisans membres des trente-neuf coopératives ont rencontré les industriels. « On y parle produits, évolutions de marché, innovations, qualité, SAV. Les fournisseurs voient les installateurs et ont un retour du terrain », souligne le dirigeant.

Dans un climat d’affaires tendu et dégradé, l’Orcab estime pourtant avoir “limité la casse” en 2023. « C’est la grosse déprime dans le neuf ! Or nos coopératives sont moins exposées », juge-t-il, puisqu’elles réalisent plus de 75 % de leur activité avec le marché de la rénovation et de la transition énergétique – deux segments actuellement moins impactés par la crise.

Résultat ? Elles ont cumulé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,4 Md€, en hausse de 3 % par rapport l’exercice 2022 (à périmètre équivalent). Reste que « le panier moyen a tendance à baisser, mais beaucoup d’artisans ont des carnets de commande bien remplis », assure cependant Stéphane Windsor.

Président de l’Orcab depuis mi-2022, Joël Schœnher, charpentier dans les Vosges, illustre cette situation avec des commandes enregistrées jusqu’en décembre prochain. Pour lui, la structure coopérative joue à plein dans cette résilience face à la baisse d’activité. « En tant qu’artisans coopérateurs, nous sommes plus épargnés. Il existe une vraie solidarité ! Nous nous prêtons de la main d'oeuvre et mutualisons du matériel entre collègues », rappelle-t-il.

Autre intérêt du modèle coopératif ? Les adhérents de l’Orcab déploient eux-mêmes des services pour faciliter le quotidien des artisans. Certains ont par exemple mis en place un accompagnement pour les dispositifs d’aide d’État tels que MaPrimeRenov’, une filiale pour la mise en service et le contrat d’entretien des PAC ou encore des pôles Tertiaire pour aider l’artisan à structurer son offre en la matière.

Côté fournisseurs, la tendance est plus à une légère augmentation de leur nombre qu’à des déférencements. Avec des gammes qui s’étoffent sous la houlette des dix-sept commissions produits de l’Orcab. Les premiers panneaux photovoltaïques ont ainsi été référencés il y a dix-huit mois.

L’assortiment en carrelage se renforce tout comme celui en aménagement extérieur. Ces offres sont valorisées dans les quarante showrooms Artipôle. « Les salles d’exposition sont la façon la plus adéquate d’améliorer le panier moyen », confie Stéphane Windsor.

Alors que l’exercice 2024 s’annonce comme « une année d’incertitudes qui va secouer... un peu », l’Orcab mise sur ses fondations  et un modèle « porteur de sens pour les artisans et leurs salariés » en vue de faire face. D’autant que, comme le rappelle Stéphane Windsor, « la création d’une coopérative, c’est avant tout une rencontre, celle d’artisans qui partagent les mêmes valeurs et qui, à un moment donné, ont envie d’externaliser leur chaîne d’approvisionnement ».