Fournitures industrielles : les nouvelles ambitions d’Éqip et une alliance européenne en cours

« Nous souhaitons continuer de grandir, grandir ! », martèle Rik Lecot, le président d’Éqip. Grandir tout d’abord sur le front de la fourniture industrielle (FI). En septembre 2022, lors de la septième édition du salon Formatech, le groupement de distributeurs indépendants avait annoncé vouloir amorcer un virage en se positionnant plus clairement sur ce marché. À l’occasion de la convention 2023 qui s’est tenue à Lyon début septembre, le discours n’a pas changé.

« Un segment traditionnellement mieux margé, avec des fournisseurs et une offre plus ou moins identiques à l’échelle internationale contrairement à l’univers de la quincaillerie où les fabricants sont en majorité originaires d’Allemagne. Mais aussi, de manière plus générale, comparé aux familles dédiées au marché du Bâtiment », rappelle Rik Lecot.

La stratégie va même se renforcer. « La FI doit devenir un véritable levier de croissance chez les adhérents d’Éqip tous confrontés, peu ou prou, à un net ralentissement d’activité auprès des professionnels du Bâtiment − y compris sur le segment de la rénovation », constate ce négociant belge.

D’ailleurs, l’ex-GIE Éqip devenu une SAS courant 2022 dispose aujourd’hui dans ses rangs d’un noyau dur d’adhérents où la culture de la FI est déjà bien ancrée depuis quelques années. À l’image du groupe Champion, de Foussier, du nîmois FIC (également adhérent d’Algorel), d’Au Forum du Bâtiment qui, en parallèle, va mettre le braquet pour muscler encore ses marques propres.

Autre exemple emblématique au sein d’Éqip : Formusson Distribution. En intégrant début 2021 le réseau d’indépendants DomPro, le groupe mayennais a gagné plusieurs tours de taille dans le domaine de la FI aux côtés de ses enseignes historiques axées essentiellement sur la quincaillerie de bâtiment et d’ameublement.

Autre facteur d’accélération ? L’arrivée du dunkerquois Looten au sein d’Éqip va maintenant faire office de courroi de transmission pour faire monter en charge les référencements en FI. Fin 2022, cet ancien adhérent de la branche Aciers-Fournitures industrielles et Outils Pro chez Socoda avait racheté le francilien UMHS qui, lui, adhérait déjà à Éqip.

« Parmi nos dix-huit membres, Looten Industries est aujourd’hui le seul à avoir un positionnement d’hyperspécialiste en fournitures industrielles et sur les aciers. Tous ne prennent pas forcément un tel virage, mais ce marché est désormais clairement un levier de croissance », explique Rik Lecot.

Quant au directeur général du nordiste Looten, Aurélien Humbert, il présidera la nouvelle commission FI en cours de création : la onzième au sein d’Éqip. Est-ce la voie ouverte à une politique de recrutement de grossistes FI indépendants ? « Nous avons certains dossiers sous le coude que nous étudions au cas par cas », admet simplement Rik Lecot.

« Actuellement, nous formalisons et structurons un plan de référencement et une offre en fournitures industrielles en y intégrant entre autres des familles périphériques telles que les outils coupants et de soudage, les instruments de mesure », prévient Anne-Marie Bihel, la secrétaire générale du groupement.
 

Autre annonce forte faite sur le salon : Éqip va adhérer à E/D/E, la centrale d’achat dont le groupement allemand EBH est actionnaire à 49 %. Des acteurs comme Socoda, Quincaillerie Angles, Au Forum du Bâtiment ou encore le phocéen Feraud en sont déjà membres.

« Nous collaborons depuis 2015 avec EBH. À l’époque, c’était via Séba [le groupement qui a fondé Éqip avec Fédis en 2016]. Rien n’est encore formalisé en termes de collaboration », note Rik Lecot. Un représentant sillonnait d’ailleurs les allées du Formatech 2023 pour prendre le pouls des dix-huit adhérents sur leur stratégie en matière de FI.

Un univers sur lequel EBH bénéficie d’« une expertise forte avec des gammes spécifiques qu’Éqip n’exploite pas aujourd’hui en catalogue », indique Rik Lecot. Ce groupement revendique environ 10 Md€ d’activité. Et permet à ses membres de bénéficier du ducroire. A priori, ce ne devrait toutefois « pas être une option » qu’adopterait son nouvel allié Éqip.

À l’instar de l’alliance européenne Astedis sur les aciers que viennent de cofonder Socoda et quatre centrales d’achat (allemande, espagnole, italienne et polonaise), la coopération avec E/D/E portera aussi sur des sujets transversaux tels que la data et la RSE.